La BCE abaisse nettement son principal taux directeur à 2%

photo_1232031167621-1-1.jpg
ésident de la Banque centrale européenne (BCE) le 15 janvier 2008 à Francfort. (Photo : John Macdougall)

[15/01/2009 14:54:59] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi une baisse d’un demi point à 2% de son principal taux d’intérêt directeur, répondant comme l’attendait une majorité d’économistes aux récentes nouvelles calamiteuses sur le front de l’économie en zone euro.

Le principal taux est ramené ainsi à son plancher historique: il avait stationné à ce niveau entre juin 2003 et décembre 2005. En dix ans d’existence, la BCE n’est jamais descendue plus bas.

Et il s’agit de la quatrième baisses d’affilée, du jamais vu dans l’histoire de l’institution.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a estimé qu’il faudra attendre le “rendez-vous important” de la prochaine réunion de la BCE début mars pour une éventuelle nouvelle baisse de taux directeurs.

Interrogé lors d’une conférence de presse sur d’éventuelles nouvelles réductions des taux, le Français a souligné que la réunion de début mars “était le prochain rendez-vous important” en matière de politique monétaire, et exclu tout mouvement en février.

Cette déclaration est une façon pour le Français d’ouvrir la voie à une nouvelle baisse de taux en mars. La BCE publiera à cette occasion ses nouvelles prévisions de croissance et d’inflation.

Le Français va sans doute rester prudent pour ce qui est de la suite des événements monétaire, mais “étant donné les nouvelles exécrables annoncées récemment pour l’économie de la zone euro, d’autres réductions de taux paraissent inévitables”, a régi Ben May, de Capital Economics.

“Nous croyons que les données vont être si mauvaises que la BCE sera forcée d’aller de 2% à une nouveau plancher historique de 1,5% en mars”, estime de son côté Holger Schmieding, chef économiste pour l’Europe de la Bank of America.

Un léger suspense avait pourtant plané sur l’issue de la réunion. La BCE avait plutôt signalé son intention de faire une pause en janvier, après trois baisses successives entre octobre et décembre.

Mais les nouvelles économiques en zone euro sont alarmantes depuis le début de l’année, avec des statistiques régulièrement plus mauvaises que prévu, faisant craindre une récession plus grave qu’envisagé.

La confiance des chefs d’entreprises, affectée par le ralentissement de la demande intérieure et mondiale, et des consommateurs s’est effondrée en décembre, à un niveau jamais atteint. Le taux de chômage, avec 7,8% en novembre, n’avait pas été aussi élevé depuis 2006.

“Le pire est à venir” pour l’économie de la zone euro, avait d’ailleurs estimé mercredi le secrétaire général de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), Angel Gurria, ajoutant qu’il s’attendait en conséquence à une poursuite des baisses de taux.

L’inflation, contre laquelle la BCE doit lutter en priorité, n’est de son côté plus un souci. En décembre, elle est descendue à un taux de 1,6% sur un an, a confirmé jeudi l’office statistique européen Eurostat.

La BCE a aussi abaissé les deux taux qui encadrent le “Refi” à respectivement 1% pour le taux de dépôt au jour le jour et 3% pour le taux du prêt marginal, a précisé le porte-parole de l’institution.

La puissante fédération des banques allemandes a salué le geste de la BCE grâce auquel elle “apporte une contribution importante au succès des paquets de relance économique” décidés dans les différents pays de la zone euro.