Automobile : l’Europe accuse une chute sévère en 2008 et convoque une réunion

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à Lyon (Photo : Jean-Philippe Ksiazek)

[15/01/2009 16:12:07] BRUXELLES (AFP) L’Europe a accusé en 2008 sa plus forte chute de ventes de voitures neuves en quinze ans, sur fond de récession économique, une dégringolade qui a motivé la convocation vendredi à Bruxelles d’une réunion ministérielle des pays de l’UE.

L’an dernier, seules 14,712 millions de voitures neuves ont été immatriculées, soit un repli de 7,8% par rapport à 2007, a annoncé jeudi l’Association des constructeurs automobiles européens.

Le plongeon enregistré en décembre (-17,8%) constitue la deuxième pire performance de 2008, après celle du mois de novembre (-25,8%).

Parmi les grands marchés d’Europe occidentale, la chute a atteint au dernier mois de l’année 6,6% en Allemagne, 15,8% en France, 13,3% en Italie, 21,2% au Royaume-Uni et 49,9% en Espagne. Les chiffres de l’ACEA portent sur 28 pays européens.

“Ce résultat était prévisible étant donné le climat lié à la crise économique et financière et les réticences des banques à octroyer des crédits”, a commenté la principale fédération du secteur en Allemagne (VDA).

Dans la foulée, le Commissaire européen à l’Industrie Günter Verheugen a annoncé qu’il avait invité vendredi à Bruxelles des ministres des 27 pays de l’UE pour “un échange de vue”.

“Le but de cette réunion est d’examiner la situation du secteur et de discuter de mesures existantes ou futures au niveau national, et en particulier du besoin d’une coordination au niveau européen”, a-t-elle souligné.

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ésident du directoire de PSA et Christine Lagarde le 14 janvier 2008 à Vesoul. (Photo : Philippe Wojazer)

La présence de la ministre française de l’Economie Christine Lagarde, du ministre britannique du Commerce Peter Mandelson, du ministre italien du Développement économique Claudio Scajola et du ministre espagnol à l’Industrie Miguel Sebastian Gascon, est notamment prévue, selon la liste des participants.

La France et l’Espagne s’étaient prononcées lundi en faveur d’un “plan européen” pour répondre à la crise dans ce secteur.

Il faut passer “de la multiplication des plans de soutien nationaux au secteur automobile à un plan de soutien européen”, avait déclaré le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes, Bruno Le Maire, soutenu par son homologue espagnol.

Au niveau national, Paris prépare un vaste plan qui “va mobiliser beaucoup d’argent”, a déclaré jeudi le président Nicolas Sarkozy.

Les Européens avaient approuvé en décembre un plan de relance de 1,5% du PIB de l’UE, soit 200 milliards d’euros, pour faire face à la récession.

Dans ce cadre, Bruxelles avait présenté une “initiative européenne” de 5 milliards d’euros pour produire des voitures plus “vertes”.

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ères neuves en Europe en 2008 et parts de marché des constructeurs (Photo : null)

Mais depuis lors, les Etats-Unis ont annoncé que les constructeurs automobiles américains allaient recevoir 13,4 milliards de dollars, un ballon d’oxygène vital pour leur éviter une faillite à court terme.

La chancelière allemande Angela Merkel a critiqué mardi ces aides accordées à l’industrie américaine, qui constituent selon elle des “inconvénients pour la compétitivité” allemande.

En Europe, l’industrie automobile, l’un des premiers employeurs privés, ne cesse d’évoquer les risques de licenciements.

Dans le détail des ventes par constructeurs en 2008, le champion allemand Volkswagen a réussi à légèrement augmenter sa part de marché à 20,6%. Ses ventes annuelles ont reculé de 4,4%, dans une moindre proportion que celles de ses concurrents étrangers.

Le Français PSA Peugeot arrive en deuxième position, avec une part de marché de 12,7% qui s’est érodée avec des immatriculations en repli de 9,1%.

Viennent ensuite les américains Ford et General Motors, dont les ventes ont ont respectivement chuté de 5,2% et de 13,9%. Le groupe français Renault dégringole de 6,9%, Fiat de 5,5%, l’allemand BMW de 3,5%, le japonais Toyota de 12,4% et l’allemand Daimler de 5,9%.