Wall Street baisse, les valeurs bancaires au centre de l’attention

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A la Bourse de New York le 7 janvier 2009 (Photo : Chris Hondros)

[15/01/2009 16:59:02] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York a ouvert en baisse jeudi, sous l’effet d’attaques contre plusieurs grandes banques, en dépit des résultats un peu meilleurs que prévu de JPMorgan Chase: le Dow Jones perdait 1,52% et le Nasdaq 1,46%.

Vers 16H10 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) cédait 124,25 points, à 8.075,89 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 21,70 points, à 1.467,94 points.

L’indice élargi Standard & Poor’s 500 reculait de 1,95% (16,40 points), à 826,22 points.

Mercredi, Wall Street avait terminé en forte baisse, minée par la chute de la banque Citigroup, dans un marché accablé par une succession de mauvaises nouvelles. Le Dow Jones avait perdu 2,94% et le Nasdaq 3,67%.

Le marché s’est rapidement dégradé jeudi après une ouverture modeste, sous le coup des attaques contre les valeurs bancaires.

Le groupe bancaire JPMorgan, dont les résultats avaient dans un premier temps rassuré le marché, en s’affichant un peu au-dessus des estimations des analystes, luttait pour se maintenir dans le vert (+0,96% à 26,16 dollars).

L’agence d’évaluation Moody’s a en effet abaissé jeudi d’un cran la note de JPMorgan Chase, estimant que la possibilité que la banque américaine enregistre des pertes au cours des prochains trimestres ne pouvait pas être exclue.

La dégringolade de Citigroup (-18,76% à 3,68 dollars) et Bank of America (-19,85% à 8,18 dollars) était la plus saisissante.

Le premier a avancé la publication de ses résultats à vendredi, alors que le marché s’inquiète du démantèlement de ses activités en raison de l’intégration annoncée de son joyau Smith Barney dans une coentreprise de courtage avec Morgan Stanley.

La deuxième, sanctionnée depuis plusieurs jours dans le sillage de Citigroup, suscite les inquiétudes pour ses apparentes difficultés à digérer Merrill Lynch, qui selon plusieurs journaux pourraient entraîner un nouveau renflouement fédéral.

“Il y a cette perception d’instabilité dans le secteur, selon laquelle les banques ne savent pas dans quelle direction aller: liquider leurs actifs? vendre des actifs?”, a noté Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.

Le marché, déçu, estime désormais que le pire de la crise n’est pas encore passé, selon M. Pado, qui souligne qu'”on ne peut pas avoir de fondations solides sans avoir les financières sous contrôle”.

La séance avait pourtant débuté dans un certain calme après des indicateurs économiques moins pires que prévu.

Les prix à la production aux Etats-Unis ont ralenti leur baisse en décembre. Hors alimentation et énergie, ils sont même montés de 0,2%.

De son côté, l’indice de l’activité industrielle dans la région de New York est restée en net recul en janvier, avec un indice à -22,2 points, mais est remonté par rapport à son plus bas touché en décembre.

“Les coups continuent de pleuvoir pour le marché boursier, avec une nouvelle série de nouvelles décourageantes, soulevant des questions sur le calendrier de la convalescence de l’économie”, a indiqué Patrick O’Hare, du site d’analyse financière Briefing.com.

Les inscriptions hebdomadaires de nouveaux chômeurs sont remontées en flèche.

L’action du groupe informatique Apple reculait fortement, de 4,74% à 81,26 dollars, après le retrait annoncé mercredi soir du directeur général Steve Jobs, qui va prendre un congé médical jusqu’à fin juin. Les problèmes de santé dont il avait reconnu l’existence la semaine dernière sont finalement “plus complexes” qu’il ne l’avait dit.

Son concurrent Microsoft, qui envisage sérieusement de procéder à d’importantes réductions d’effectifs selon le Wall Street Journal, se repliait également (-2,83%).

L’éditeur de logiciels de conception assistée par ordinateur Autodesk (-11,84% à 15,64 dollars) a révisé à la baisse ses prévisions de résultats et annoncé la suppression de 10% de ses effectifs, soit 750 postes.

L’équipementier télécoms Motorola (+1,51%), qui s’attend à une nouvelle perte au quatrième trimestre, a de son côté annoncé la suppression de 4.000 emplois supplémentaires.

Le marché obligataire se stabilisait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans s’établissait à 2,212%, contre 2,213% mercredi soir, et celui à 30 ans baissait à 2,862% contre 2,895% la veille.