Tunisie : un tourisme pas très Net!

tourisme-net1.jpgLe tourisme tunisien et le Net font penser à un joli jeu de
hasard, où hélas, dans les conditions actuelles, nous sommes au tapis ! Le Net
est la vitrine d’un tourisme quasiment abandonné à lui-même. Lors d’une rapide
flânerie pas très innocente, sur les sites institutionnels et professionnels du
tourisme tunisien, force est de constater que les défaillances sont
innombrables. Les contenus sont obsolètes, les graphismes démodés et les
illustrations fanées. Les sites ont vieilli, et mal.

Le Net ne pardonne pas. Il reflète l’état des lieux. En l’occurrence, il
diffuse un état en souffrance et de défaillances.

A titre d’exemple, dans l’onglet «Communiqué de presse» du site

http://www.bonjour-tunisie.com/bonjour_tunisie
, on lit étrangement : «Lancement
des travaux du golf «The Residence Golf Corse» à Gammarth dont l’ouverture est
prévue pour Mars 2008…Ouverture prochaine du golf de Tozeur : un golf en plein
désert tunisien, constituera l’évènement de l’hiver 2006 (12 novembre 2006)
».
Dans la newsletter n°7 du même site (septembre-décembre 2008), l’on souhaite
encore bonne rentrée aux internautes et nous nous réjouissons que le golf ait «enfin
ouvert pour faire profiter de son parcours sportif, esthétique et philosophique
».

Qui croire ? La newsletter ou le communiqué de presse ?

Le communiqué de presse est un document réalisé à destination d’une
population cible de journalistes pour annoncer différents évènements. Il
comprend des informations, des supports et des coordonnées de contacts
permettant d’aider le journaliste souhaitant réaliser un article. Il est clair
qu’avec ce genre de communiqués obsolètes, provoquer «le souhait de réaliser
un article
» chez tout journaliste relèverait du miracle !

Sur Internet peut-on vraiment promouvoir un tourisme golfique en passant par
des phrases dans le style suivant : «Pour profiter pleinement des greens
tunisiens, il ne faut pas faire l’impasse sur l’équipement nécessaire. Penser
notamment à emporter des chaussures adaptées et bien sûr, des balles et des
clubs… Il existe deux sortes de clubs, d’approche et de proximité, à choisir en
fonction de son jeu mais aussi du terrain
» Sans commentaires !

Fort heureusement, les Français continuent de s’enflammer pour la destination
Tunisie. Gageons qu’ils consultent rarement le site de l’Office national du
tourisme tunisien à Paris. En tout cas, espérons qu’ils n’en tiendront pas
rigueur. Nous y sommes encore, à peine, en 2006 !

Sur le site
http://www.tourismtunisia.com
(1996-2002), la jolie carte interactive
n’arrive pas à absorber toutes les défaillances et les informations caduques que
l’on y trouve. Dans l’onglet Golf, il va de soit, que ni le golf de Tozeur, ni
celui de Gammarth ne sont cités.

L’onglet Restaurants/Hammamet du site déclenche une avalanche de noms avec
des indications de fourchettes, le nom du restaurant, le tel, fax, et même le
télex ! Imaginez, idéal pour réserver. Il va de soit qu’aucun des 34 restaurants
mentionnés dans cette liste ne remplit la case Télex ! C’est à se demander
pourquoi on l’a laissé ? Aucune annotation sur le type de cuisine, l’atmosphère
générale du restaurant, pas de photos…Tout pour éviter de mettre l’eau à la
bouche !

Dans l’onglet hôtels, que l’on active à partir de la même carte, les hôtels
de Djerba sont répertoriés en fonction du nombre de leurs étoiles, nom, tel,
mail, et devinez quoi, site web ? Seulement, une rapide analyse de la liste
démontre que sur 4 hôtels cinq étoiles mentionnés que comprend l’ile, un seul
hôtel possède un site web. Sur la liste des hôtels 4 étoiles, comprenant 14
hôtels, deux hôtels en possèdent un. Sur les 33 hôtels mentionnés en catégorie
trois étoiles, un seul hôtel liste son site web.

Le site de la Fédération Tunisienne de l’Hôtellerie
www.fth.com.tn mentionne
huit hôtels en catégorie 5 étoiles. Sept parmi eux présentent des sites webs. En
catégorie quatre étoiles, on mentionne 33 hôtels et seulement 19 hôtels
présentent des sites Internet.

La question est désormais : Où sont passés les hôtels de Djerba ? Comment
expliquer ces discordances ? Qui croire ?

Sur le site de la Fédération des agences de voyage tunisiennes :
http://www.ftav.org, la
situation n’est guère plus réjouissante. Sur les 230 agences de voyage
mentionnées, seules 39 ont des sites web.

Cet état des lieux exprime-t-il un manque de coordination ou d’actualisation
? Refléterait-il un désintérêt pour cet instrument de promotion et de vente, ou
traduit-il des déceptions plus profondes? Les Tunisiens bouderaient-ils le Net ?
Savent-ils que l’actualisation des sites est primordiale et que l’on ne peut se
permettre de rester à la traîne ? Peuvent-ils se permettre de perdre cette
bataille ?

Le parc des sites Internet tunisiens a urgemment besoin, non seulement d’un
ravalement de façade, mais d’une réflexion profonde sur le fond et la forme. Le
Net représente un enjeu capital et vital pour notre tourisme. Il est surtout le
terrain où se déroule une guerre féroce entre les différentes destinations. Des
destinations dont la présence est massive, les offres diversifiées et les sites,
hélas nettement plus actuels (réalisés en 2008).

Le «touristonet’» est une réalité à portée de clavier. L’e-tourisme
enregistre des avancées spectaculaires et les attentes des internautes sont
énormes, de plus en plus précises et pointues.

Y répondons-nous aujourd’hui ? Hélas, non !