à Kiev (Photo : Genia Savilov) |
[16/01/2009 09:29:53] MOSCOU (AFP) Des présidents est-européens devaient se rendre à Kiev vendredi à la veille d’entretiens russo-ukrainiens, également sur le gaz, prévus à Moscou, cependant que les signes d’agacement se multiplient du côté de l’UE, toujours privée du gaz russe transitant en temps normal par l’Ukraine.
Autre manifestation de cette intense activité diplomatique en cette fin de semaine, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, était attendu vendredi en Allemagne pour des discussions centrées sur l’approvisionnement en gaz du Vieux Continent.
Le chef de l’Etat ukrainien Viktor Iouchtchenko a convié “cinq homologues de l’Europe de l’Est, notamment le polonais Lech Kaczynski et le lituanien Valdas Adamkus qui ont confirmé leur participation”, s’est bornée a annoncer Larissa Moudrak, une porte-parole de la présidence. Elle a refusé de préciser quels autres dirigeants pourraient prendre part à ce sommet sur la “sécurité énergétique”.
Les Ukrainiens tentaient ainsi manifestement de reprendre l’initiative, après que le président russe, Dmitri Medvedev, a proposé l’organisation d’un sommet entre la Russie, l’Ukraine et l’Union européenne, samedi à Moscou, et de mettre sur pied avec les Européens un “consortium” international sur le gaz.
Des “invitations” en vue d’une telle réunion dans la capitale russe ont déjà été adressées, avait à cet égard souligné jeudi le Kremlin, tandis que l’UE se montrait pour le moins dubitative et que Viktor Iouchtchenko insistait pour qu'”il se déroule sur le territoire européen”.
é de Gazprom le 14 janvier 2009 à Moscou (Photo : Yuri Kadobnov) |
Parallèlement, de nouvelles négociations sur la crise gazière doivent avoir lieu samedi dans la capitale russe entre Vladimir Poutine, qui sera tout juste rentré d’Allemagne, et son homologue ukrainienne Ioulia Timochenko. Par ailleurs, le projet russe de mettre sur pied avec de grands groupes énergétiques européens un “consortium” était à l’étude.
Son principe consisterait à “partager le risque du transit”, a expliqué Vladimir Poutine qui a reçu jeudi le numéro un de la compagnie italienne d’hydrocarbures Eni, Paolo Scaroni.
Ce dernier a déclaré que le consortium paierait en avance le “gaz technique” permettant aux gazoducs et aux stations de compression de fonctionner en vue de “permettre la reprise des livraisons de gaz à l’Europe dans l’attente d’un accord entre Moscou et Kiev”. Outre Eni, premier opérateur de gaz en Europe, Gaz de France et l’allemand EON en feraient partie, a assuré M. Scaroni.
é du site d’Orlovka en Ukraine contrôle la pression du gaz dans un pipeline, le 14 janvier 2009 (Photo : Sergei Supinsky) |
Visiblement à bout de patience, la présidence tchèque de l’Union européenne a averti jeudi que la guerre du gaz entre la Russie et l’Ukraine aurait des conséquences économiques et politiques “sérieuses” sur les deux pays.
Le Premier ministre britannique, Gordon Brown, appelait le même jour à un “règlement urgent”, au cours de discussions avec Viktor Iouchtchenko à Londres. Mardi, une tentative de reprendre le transit du gaz russe vers le Vieux Continent, arrêté le 7 janvier, s’était soldée par un échec, laissant des centaines de milliers d’Européens grelotter pour la deuxième semaine consécutive.
Moscou et Kiev se rejettent depuis mutuellement la responsabilité de cette situation.