Vue partielle du port d’Alger en novembre 2008 (Photo : Fayez Nureldine) |
[16/01/2009 10:38:49] ALGER (AFP) Alger devrait disposer d’un nouveau centre-ville, avec une véritable cité des affaires, baptisée “Alger médina” d’ici 2011, sous l’impulsion d’un investisseur atypique, longtemps expatrié, qui veut promouvoir l’image de l’entrepreneur algérien.
Abdelouahab Rahim, 57 ans, est revenu en Algérie en 1995, en pleine décennie de violences islamistes, après vingt ans passés entre Paris et Genève, à travailler pour de nombreux laboratoires pharmaceutiques.
Il vient de lancer le 11 janvier, et ce jusqu’au 12 février, un emprunt obligataire de 8,3 milliards de dinars (83 millions d’euros) pour financer une partie de son projet qui représente un investissement global de 2,5 milliards d’euros, étalés sur plusieurs années.
C’est la première fois qu’un groupe à capitaux privés algériens lance un emprunt obligataire ouvert à tous.
“J’ai choisi un emprunt obligataire ouvert au grand public pour permettre à tous les Algériens de participer à la construction du futur centre-ville d’Alger. Le projet est économique, mais aussi citoyen”, affirme Abdelouahab Rahim.
Le centre historique d’Alger est devenu exigu, alors que la demande sur l’immobilier de bureaux a nettement augmenté ces dernières années, sous l’impulsion d’un développement économique soutenu depuis 2001 par la dépense publique avec deux plans de relance de plus de 150 milliards de dollars.
“La capitale n’a plus de centre-ville et ne possède pas de cité des affaires”, estime M. Rahim.
La maquette de la future cité comprend notamment un million de m2 de bureaux, autant d’appartements-hôtels, un centre commercial de 70.000 m2, une marina d’une capacité de 604 bateaux, un parc aquatique et un palais des congrès de 4.000 places.
En construisant la première cité des affaires de la capitale, l’investisseur veut aussi contribuer à la réhabilitation de l’entrepreneur algérien dont l’image a été écornée par la faillite de banques privées au début des années 2000.
“Ce n’est pas seulement un projet immobilier. Je veux aussi créer un modèle pour montrer que les entrepreneurs algériens sont capables de bâtir, de construire, d’investir et de créer des richesses pour leur pays”, explique-t-il à l’AFP.
“J’ai répondu à l’appel lancé au début des années 1990 par le gouvernement en direction de la diaspora algérienne pour revenir investir dans le pays”, indique l’entrepreneur originaire d’Ait Rzine, une petite localité près de Bejaia en Kabylie, pour expliquer son retour au pays.
Après avoir investi dans la pharmacie, puis créé l’Algérienne des assurances (2A), Abdelouahab Rahim se lance en 2001 dans l’hôtellerie et l’immobilier d’affaires, en rachetant l’hôtel Hilton d’Alger au Sud-coréen Daewoo corporation.
En même temps, il obtient du gouvernement une concession vente des 75 hectares adjacents à l’hôtel aux Pins maritimes, sur la côte Est de la baie d’Alger, en face de la future grande mosquée.
Propriétaire et PDG de la société Dahli (hôtellerie, immobilier et loisirs), Abdelouahab Rahim, bon communicateur, entend jouer un rôle dans le débat économique algérien. Il a lancé fin 2007, avec d’autres entrepreneurs, l’Union nationale des investisseurs (UNI), une nouvelle organisation patronale qui attend toujours l’agrément.
La société Dahli, filiale du groupe Arcofina (immobilier d’affaires, hôtellerie, assurance, pharmacie, services), a réalisé un chiffre d’affaires de 24 millions d’euros en 2007.