[16/01/2009 19:04:37] PARIS (AFP)
Le logo d’Universal (Photo : John Macdougall) |
Universal Music France annonce qu’il retire à compter de ce vendredi “et sur l’ensemble des oeuvres composant son catalogue les dispositifs anti-copies (DRM) sur tous les sites accessibles par Internet pour un téléchargement à la carte”, indique le groupe dans un communiqué.
“La décision est effective à compter de ce jour mais le temps d’opérer la bascule, ce sera effectif la semaine prochaine”, a précisé vendredi soir une porte-parole de Universal Music France.
L’absence de verrous numériques anticopies (DRM) sur des morceaux téléchargés permet de les écouter sur n’importe quel support –ordinateurs, baladeurs numériques de tous types, dont la vedette du marché, l’iPod d’Apple…–, et rend possible leur transfert d’un appareil à un autre.
La Loi Création et Internet qui permettra de mettre en place la riposte graduée pour la lutte contre la piraterie “est très attendue par la communauté artistique et les producteurs de musique”, souligne Universal Music France qui fait son annonce à la veille de l’ouverture du 43e Marché international du disque et de l’édition musicale à Cannes.
“Les ayants droits se sont engagés à proposer leur catalogue en vente à l’acte sans mesures techniques de protection dans un délai maximum de six mois après la mise en place du système de riposte graduée. Les déclarations récentes du Président de la République, demandant que la loi préparée par la ministre de la Culture puisse être votée par l’Assemblée Nationale aussi vite que possible, sont déterminantes”, rappelle le groupe.
Universal Music France a mené plusieurs expériences à l’automne pour tester l’impact de la suppression des DRM, test qui a été “positif” indique par ailleurs Universal qui a décidé “d’aller plus vite” en retirant “à compter de ce jour” les DRM sur l’ensemble des oeuvres composant son catalogue.
Cette décision intervient dix jours après celle du groupe informatique Apple de supprimer d’ici à la fin mars les verrous numériques de la musique vendue sur sa plateforme iTunes, en vertu d’accords avec les maisons de disques. Les morceaux pourront alors être lus sur tous types d’appareils et non plus uniquement les baladeurs iPod d’Apple.
Il y a une semaine la maison de disques Warner Music avait décidé à son tour de rendre disponible pour un an, à titre de test, son catalogue sans verrous numériques anticopie (DRM) sur les deux principales plateformes de vente en ligne françaises, Fnacmusic et Virginmega.
Les producteurs de disques français s’étaient engagés à tester le retrait des DRM dans le cadre des accords Olivennes, qui ont donné naissance au projet de loi “Création et internet”.
Comme tous les ans depuis 2002, les ventes de musique ont poursuivi leur dégringolade en 2008, énième vague d’une crise née de la révolution numérique et, selon les producteurs, du piratage sur internet.
En France, le marché de gros a chuté de 15% en 2008, à 600 millions d’euros, contre 1,3 milliard en 2002, selon le Snep, le principal syndicat de producteurs hexagonaux. Ceux-ci attendent ardemment l’adoption de la loi antipiratage, qu’ils espéraient déjà l’an passé.