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[16/01/2009 18:57:13] WASHINGTON (AFP) Les prix à la consommation ont encore baissé en décembre aux Etats-Unis, mais dans une moindre mesure que les mois précédents, semblant attester d’un retour à la normale sur le front de l’inflation.
Selon les données corrigées des variations saisonnières publiées vendredi par le département du Travail, les prix à la consommation ont reculé de 0,7% en décembre par rapport au mois précédent, après une baisse record de 1,7% en novembre.
La baisse de décembre est moins marquée que ne l’attendaient les économistes qui tablaient sur une contraction de 1,0%.
Ce troisième mois consécutif de recul des prix a fait descendre l’inflation en glissement annuel à la fin de l’année à 0,1%, ce qui marque un très net ralentissement par rapport à la fin 2007, où elle avait atteint 4,1% (son plus haut niveau en 17 ans), après 2,5% fin 2006.
L’inflation sur un an était encore de 1,1% en novembre, et de 5,6% en juillet, à son pic de l’année.
Hors alimentation et énergie, les prix n’ont pas varié entre novembre et décembre (alors que les analystes attendaient une hausse de 0,1%), faisant apparaître une inflation de 1,8% en glissement annuel à la fin de l’année.
Ce chiffre témoigne là aussi d’un ralentissement: l’inflation de base atteignait en effet 2,4% en glissement annuel fin décembre 2007 et 2,6% fin 2006.
Comme lors des mois précédents, la baisse des prix à la consommation en glissement mensuel s’explique principalement par le plongeon des produits énergétiques, conséquence directe de la baisse des cours du pétrole et des matières premières sur les marchés mondiaux.
Les prix des produits énergétiques ont cependant ralenti leur baisse en décembre, cédant 8,3% par rapport au mois précédent, après une chute sans égale dans les annales de 17,0% en novembre. Sur un an, leur baisse est de 21,3%.
Les prix de l’alimentation eux sont restés stables en décembre, après avoir gagné 0,2% en novembre. Sur un an, leur hausse a ralenti à 5,8% (contre 6,5% en novembre), mais reste supérieure à ce qu’elle était fin décembre 2007 (4,8%).
La baisse des prix des trois derniers mois a replacé au coeur du débat la question de la déflation, qui ravive le spectre de la Grande Dépression des années 30 ou de la “décennie perdue” des années 1990 au Japon.
Une déflation est généralement définie par une baisse généralisée des prix, dans tous les secteurs d’activité. Une telle situation est particulièrement nocive pour l’activité économique et difficile à combattre.
“Nous ne pensons pas que les conditions monétaires d’une déflation durable soient là, mais nous allons surveiller de près l’indice des prix à la consommation pendant quelques mois”, écrit John Ryding, du cabinet RDQ Economics dans une note.
Pour l’économiste indépendant Joel Naroff, il n’y a pas de “risque majeur” de déflation, la chute des prix étant liée à “un effondrement des prix de l’énergie”. “Bien que je ne puisse pas dire que la baisse du pétrole ait atteint son terme, celui-ci ne devrait pas tomber beaucoup plus bas” qu’il n’est actuellement, estime M. Naroff.
Pour M. Rydings, les prix de l’essence à la pompe ont remonté pendant les quinze premiers jours de l’année et devraient jouer à la hausse sur l’indice des prix à la consommation en janvier.
Plusieurs responsables de la Réserve fédérale américaine (Fed) ont dit récemment ne pas croire à l’arrivée d’une déflation. Ils ont néanmoins indiqué clairement qu’ils surveillaient de près le niveau des prix, et la Fed s’attend désormais à un ralentissement “considérable” de l’inflation de base en 2009.