[17/01/2009 17:34:55] MOSCOU (AFP)
ésident russe Dmitri Medvedev le 15 janvier 2009 à Moscou (Photo : Mikhail Klimentyev) |
Le président russe Dmitri Medvedev a assuré samedi à Moscou que tout serait fait pour régler “au plus vite” la crise du gaz en cours, le groupe russe Gazprom escomptant de son côté la signature d’un accord le même jour sur le transit par le territoire ukrainien.
Un intense ballet diplomatique a commencé dans la capitale russe pour tenter d’arrêter la “guerre du gaz” dont l’Europe souffre pour la deuxième semaine consécutive.
Le Premier ministre Vladimir Poutine, rentré samedi d’Allemagne où il avait effectué un voyage officiel de deux jours, s’est d’abord entretenu en tête-à-tête au siège du gouvernement avec son homologue ukrainienne, Ioulia Timochenko, qui avait quitté Kiev dans la matinée pour “une visite de travail” en Russie.
Parallèlement, un mini-sommet s’est ouvert au Kremlin avec notamment des responsables européens sous la houlette de Dmitri Medvedev, auquel M. Poutine et Mme Timochenko se sont ensuite joints.
Le Premier ministre russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainienne Ioulia Timochenko le 14 novembre 2008 (Photo : Alexey Nikolsky) |
“Nous ferons tout pour que la crise actuelle soit réglée”, a promis à cette occasion le chef de l’Etat, qui s’est en outre prononcé pour la mise en place d’un “mécanisme international”.
Cette rencontre doit examiner “la possibilité de créer un mécanisme international efficace et constamment opérationnel qui empêchera que de telles situations ne se reproduisent et qui assurera le transit” du gaz, a-t-il expliqué.
“Bien sûr, il y aura diverses questions, dont celle de savoir qui est coupable de cela (la crise, ndlr) et qui paiera pour les pertes occasionnées, mais, dans le contexte de cette réunion, ce ne sont pas les principales questions”, a souligné M. Medvedev.
“Notre objectif primordial est de reprendre le transit du gaz russe vers l’Europe. L’Ukraine en a besoin parce que notre image de pays de transit est ternie et il existe une menace de destruction de notre système de gazoducs si le transit ne reprend pas”, a pour sa part expliqué Mme Timochenko, quelques heures avant son départ pour Moscou.
D’après une liste fournie par les Russes, le commissaire européen à l’Energie Andris Piebalgs, le président arménien Serge Sarkissian, les Premiers ministres bélarusse Sergueï Sidorski, kazakh Karim Massimov, moldave Zinaïda Grecianii et serbe Mirko Cvetkovic étaient présents au Kremlin, autour d’une vaste table ronde.
ère allemande, Angela Merkel, et le Premier ministre russe Vladimir Poutine le 16 janvier 2009 à Berlin (Photo : Michael Kappeler) |
La Turquie a dépêché son vice-Premier ministre Nazim Ekren et son ministre de l’Energie Hilmi Guler, mais la Croatie, qui devait envoyer son vice-Premier ministre Damir Polancec, a finalement décidé qu’elle serait mieux représentée par les responsables de l’UE.
Gazprom escomptait quant à lui la signature samedi à Moscou d’un accord avec les Ukrainiens sur le passage du gaz par leur territoire, a fait savoir Sergueï Kouprianov, porte-parole de cette compagnie d’Etat russe.
“A Gazprom, on escompte réellement conclure aujourd’hui un accord bilatéral avec l’Ukraine sur la question du transit et sur la coopération bilatérale à l’avenir”, a dit à des journalistes M. Kouprianov.
En attendant, les Ukrainiens empêchaient toujours samedi matin le transport du gaz vers l’Europe, a accusé Gazprom, comme chaque jour depuis mardi, date à laquelle une tentative de rétablir le transit de ce gaz, interrompu le 7 janvier, s’était soldée par un échec.
De son côté, le groupe français GDF Suez a confirmé qu’une lettre avait été adressée à l’entreprise gazière russe pour proposer “une solution temporaire” permettant au Vieux Continent d’être de nouveau alimenté en gaz russe via le territoire ukrainien.
“Les principales compagnies européennes de gaz ont rédigé et envoyé, ce jour (samedi, ndlr), à Gazprom, une proposition de solution temporaire permettant un retour immédiat en Europe du gaz russe transitant par l’Ukraine”, selon GDF Suez.
Ces compagnies “sont prêtes à finaliser leur accord avec Gazprom au cours du week-end”, a ajouté le groupe.
Exaspérée par le conflit sur le gaz, la Commission européenne avait jugé que les négociations de ces derniers jours à Berlin, avec M. Poutine, à Kiev, où un mini-sommet est-européen s’est déroulé vendredi, et à Moscou samedi constituaient la “dernière chance” pour la Russie et l’Ukraine de prouver leur volonté de régler la crise.
Et ce tandis que plusieurs régions du Vieux Continent étaient contraintes de tourner au ralenti au plus fort de l’hiver.