à Berlin (Photo : Clemens Bilan) |
[18/01/2009 13:40:19] LONDRES (AFP) Le gouvernement britannique annoncera en début de semaine un nouveau plan de sauvetage du système financier, après celui lancé en octobre, qui consistera à assurer sur les deniers publics les actifs à risque des banques, selon les médias.
Le programme pourrait concerner 100 milliards de livres (110 milliards d’euros) d’actifs douteux, selon le Sunday Times. Les experts évaluent à 200 milliards de livres (220 milliards d’euros) le montant total des actifs à risque que possèdent les banques britanniques.
Londres avait déjà lancé en octobre un programme de 37 milliards de livres (41 milliards d’euros) visant à recapitaliser les banques et qui a conduit à la nationalisation partielle de plusieurs d’entre elles, dont RBS et Lloyds TSB/HBOS.
Le nouveau plan qui doit être annoncé lundi “ou un jour ou deux plus tard”, selon la BBC, ne concernera pas cette fois-ci une injection directe d’argent dans les banques. Il s’agira plutôt pour le gouvernement d’assurer, moyennant des frais, les actifs “pourris” des instituts.
L’Etat assumerait ainsi les éventuelles pertes qui pourraient découler de ces actifs mais ces derniers resteraient dans la comptabilité des instituts et ne seraient pas réunis dans une “banque pourrie”, comme il avait été envisagé dans un premier temps.
Le programme vise à rassurer les investisseurs au moment où les banques doivent annoncer leurs résultats pour 2008. Selon la BBC, RBS et HBOS devraient publier des pertes “sans précédent”. Les titres financiers avaient été sérieusement malmenés vendredi à la Bourse de Londres, en particulier celui de Barclays, qui avait dévissé de près de 25%.
Le Trésor britannique n’a pas voulu confirmer les informations de la presse. Un porte-parole a simplement indiqué que “le gouvernement étudie un éventail d’options visant à prolonger le soutien aux prêts à l’économie”. Une annonce sera faite “dans les semaines à venir”, a-t-il précisé.
Dans une interview au Financial Times de samedi, le Premier ministre britannique Gordon Brown avait appelé les banques à la “transparence” sur leurs actifs à risque. “Nous devons être transparents là où nous possédons des actifs clairement à risque”, a-t-il déclaré.
Dans un entretien séparé avec d’autres médias britanniques, M. Brown avait également souligné samedi le besoin d’une “solution internationale”. “Le problème le plus important que nous ayons est international… Il nous faut donc une solution internationale”, a-t-il dit.
Le dirigeant travailliste a indiqué que des discussions allaient se poursuivre “dans les prochains jours” avec ses partenaires internationaux à ce sujet dans le cadre de la préparation du sommet du G20 que Londres accueillera le 2 avril.
Les entretiens ont pour but de “moderniser, modifier et réformer afin de s’attaquer aux racines du problème qui nous irrite sur la manière dont le système fonctionne”, a expliqué M. Brown.
Les craintes pour la santé financière des grands noms de la City ont resurgi à la faveur des nouvelles turbulences venues vendredi d’outre-Atlantique. Washington a dû venir à la rescousse de la Bank of America, la première banque du pays par les actifs, qui a affiché sa première perte trimestrielle en 17 ans (-1,7 milliard de dollars). Sa compatriote Citigroup a quant à elle annoncé des pertes considérables au quatrième trimestre, de 8,29 milliards de dollars.
La dégringolade a non seulement touché Barclays, banque toujours entièrement privée après son refus du plan d’aide gouvernemental d’octobre dernier, mais également la Royal Bank of Scotland (RBS), pourtant détenue à près de 60% par l’Etat. Lloyds TSB, dans lequel les pouvoirs publics détiennent 43%, a perdu 30% sur la semaine, tandis que sa fusion avec HBOS sera effective lundi.
Dans le cadre du programme sur le point d’être annoncé, les autorités pourraient également proposer aux banques partiellement nationalisées de transformer en actions ordinaires les actions préférentielles que l’Etat détient dans ces instituts.
Cette mesure permettrait aux banques de substantielles économies sur les dividences à verser mais elle entraînerait également un accroissement de la part de l’Etat dans le capital des instituts. La part publique dans RBS passerait ainsi de 57,9% à 70%.
Celle dans Lloyds TSB passerait de 43,4% à plus de 50%. Cette perspective va pousser la Lloyds à refuser l’offre du gouvernement, croit savoir le Sunday Telegraph.