Londres annonce lundi un nouveau plan de sauvetage financier

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à Berlin (Photo : Clemens Bilan)

[18/01/2009 23:26:10] LONDRES (AFP) Trois mois après un plan de sauvetage financier salué de par le monde, le gouvernement de Gordon Brown annoncera lundi un nouveau train de mesures destinées à voler au secours des banques britanniques, en assurant sur les deniers publics leurs actifs à risque selon les médias.

“Nous savons que le problème essentiel des banques au niveau international, c’est la relance des prêts. C’est ce que nous allons faire demain (lundi) et c’est là-dessus que porte le programme”, a déclaré dimanche M. Brown à des journalistes qui l’accompagnaient lors de sa visite à Charm-el-Cheikh, en Egypte, pour un sommet sur Gaza.

“Ce que nous voulons faire maintenant, c’est relancer les prêts et vous verrez demain (lundi) que des mesures seront prises pour faire en sorte que les banques et les institutions non bancaires soient capables d’à nouveau prêter de l’argent”, a-t-il poursuivi.

M. Brown n’a pas donné davantage de détails.

Selon les médias, le nouveau plan consiste principalement à mettre au point un système d’assurance sur les deniers publics des actifs à risque des banques.

Le programme pourrait concerner 100 milliards de livres (110 milliards d’euros) d’actifs douteux, selon le Sunday Times. Les experts évaluent à 200 milliards de livres (220 milliards d’euros) le montant total des actifs à risque que possèdent les banques britanniques.

Londres avait déjà lancé en octobre un programme de 37 milliards de livres (41 milliards d’euros) visant à recapitaliser les banques et qui a conduit à la nationalisation partielle de plusieurs d’entre elles, dont RBS et Lloyds TSB/HBOS.

Le nouveau plan ne concernera pas cette fois-ci une injection directe d’argent. Il s’agira plutôt pour le gouvernement d’assurer, moyennant des frais, les actifs “pourris” des banques, leur permettant d’assainir leurs comptes et donc d’accroître le montant des prêts qu’elles allouent.

L’Etat assumerait ainsi les éventuelles pertes qui pourraient découler de ces actifs mais ces derniers resteraient dans la comptabilité des instituts et ne seraient pas réunis dans une “banque pourrie”.

Le programme vise à rassurer les investisseurs au moment où les banques doivent annoncer leurs résultats pour 2008. Selon la BBC, RBS et HBOS devraient publier des pertes “sans précédent”. Les titres financiers avaient été sérieusement malmenés vendredi à la Bourse de Londres, en particulier celui de Barclays, qui avait dévissé de près de 25%.

Dans des interviews à des médias britanniques, Gordon Brown avait appelé samedi les banques à la “transparence” sur leurs actifs à risque tout en soulignant le besoin d’une “solution internationale”.

Le dirigeant travailliste a indiqué que des discussions allaient se poursuivre “dans les prochains jours” avec ses partenaires internationaux à ce sujet dans le cadre de la préparation du sommet du G20 que Londres accueillera le 2 avril.

Les craintes pour la santé financière des grands noms de la City ont resurgi à la faveur des nouvelles turbulences venues vendredi d’outre-Atlantique. Washington a notamment dû partir à la rescousse de la Bank of America, la première banque du pays par les actifs, qui a affiché sa première perte trimestrielle en 17 ans.

La dégringolade a non seulement touché Barclays, banque toujours entièrement privée après son refus du plan d’aide gouvernemental d’octobre dernier, mais également la Royal Bank of Scotland (RBS), pourtant détenue à près de 60% par l’Etat. Lloyds TSB, dans lequel les pouvoirs publics détiennent 43%, a perdu 30% sur la semaine, tandis que sa fusion avec HBOS sera effective lundi.