Des états généraux de l’automobile pour relancer un secteur en crise

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à Lyon (Photo : Jean-Philippe Ksiazek)

[19/01/2009 18:31:16] PARIS (AFP) Plus de 1.000 participants sont attendus aux états généraux de l’automobile que le gouvernement français organise mardi pour explorer les solutions permettant de sortir de la crise un secteur crucial pour l’économie du pays.

Constructeurs, équipementiers, sous-traitants, représentants des salariés, experts ont été conviés au ministère des Finances pour examiner les problèmes conjoncturels liés à la crise et préparer les évolutions structurelles pour demain, comme l’arrivée des voitures électriques.

Le Premier ministre François Fillon et la ministre de l’Economie Christine Lagarde interviendront, de même que le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo, le commissaire européen à l’Industrie Günter Verheugen et les dirigeants des grands constructeurs et équipementiers.

“Nous avons besoin d’un nouveau pacte automobile” dans lequel “les acteurs se mettent d’accord sur un ensemble de mesures pour pérenniser l’automobile” a expliqué le secrétaire d’Etat à l’Industrie Luc Chatel.

La filière emploie 10% de la population active en France, pèse 1% du produit intérieur brut et 15% des dépenses de recherche et développement, ce qui constitue “un enjeu économique considérable”, souligne-t-il.

Les états généraux doivent donc permettre de dégager les grandes lignes d’un “plan stratégique” pour maintenir l’industrie automobile en France, ajoute M. Chatel. Le secteur automobile fait face à “une triple crise: crise financière, crise de la demande et crise du modèle économique”.

Outre les mesures structurelles en débat aux états généraux, le gouvernement est actuellement en discussion avec les constructeurs sur les moyens de faciliter leur accès aux financements dont ils ont besoin, tant pour pour leur trésorerie courante que pour les crédits accordés aux acheteurs.

Différentes propositions sont encore en débat, dont l’une des hypothèses est l’entrée au capital des entreprises. Mais toute aide et soutien aux constructeurs serait conditionnée à des “contreparties”: “maintien des sites industriels” et “pas de fermetures d’usines” en France, alors que l’Europe est actuellement en surcapacité de production d’automobiles.

L’Etat “va mobiliser beaucoup d’argent” pour la filière, mais à condition que les constructeurs “gardent la production d’automobiles en France”, avait prévenu jeudi le président Nicolas Sarkozy.

“Aujourd’hui, si on veut garder notre industrie automobile, il faut l’aider à se financer et l’aider à assurer sa mutation, à trouver de nouveaux débouchés et à être plus compétitive”, a résumé Luc Chatel.

L’automobile française est confrontée à des problèmes de compétitivité et à “l’érosion régulière” de la production de véhicules dans l’hexagone. De plus en plus de petits modèles sont produits dans des pays où le coût de la main d’oeuvre est inférieur, comme les pays d’Europe centrale et orientale ou la Turquie.

La France a perdu une production d’un million de véhicules en cinq ans, passant de 3,7 millions à 2,7 millions, a indiqué M. Chatel.

Les états généraux sont donc appelés à réfléchir sur les moyens d'”enrayer ce déclin” et de “maintenir rentables des usines en France”, voire de “relocaliser” des productions.

Toutefois, des annonces précises ne sont pas à attendre dès mardi soir. Luc Chatel remettra ses conclusions à Nicolas Sarkozy dans les huit à dix jours et le plan pourrait être présenté début février.