ésident du patronat de la Métallurgie, assigné en diffamation par la présidente du Medef Laurence Parisot, quitte en compagnie de son avocat, Me Olivier Metzner (C), le 19 janvier 2009 le tribunal de Grande Instance, à l’issue d’une journée d’audience. (Photo : Joel Saget) |
[19/01/2009 19:13:42] PARIS (AFP) Daniel Dewavrin, ancien président du patronat de la métallurgie, parce qu’il soutient que la présidente du Medef connaissait l’existence des retraits suspects de l’UIMM, était jugé lundi pour diffamation, occasion pour le tribunal de se pencher sur ce règlement de comptes entre patrons.
Pour Daniel Dewavrin, ancien président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), Laurence Parisot, la présidente du Medef, avait connaissance, avant la révélation du scandale dans la presse fin septembre 2007, de ce système de retraits en liquide sur lequel la justice enquête.
“Elle ne dit pas qu’elle savait depuis longtemps que ces choses-là existaient, qu’elle en a tiré profit pour mener sa politique”, affirmait-il dans une interview le 8 mars 2008, ajoutant que “ça lui sert de prétexte pour attaquer l’UIMM avec une très, très grande violence”.
Des propos infamants selon Mme Parisot. “Ce qui est dit est faux, objectivement faux. Je ne connaissais pas le système dont on parle, je ne le connaissais pas avant les révélations du Figaro le 26 septembre 2007”, a-t-elle réaffirmé aux magistrats de la 17e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris.
Les accusations de M. Dewavrin constitueraient ainsi un règlement de comptes: “une semaine auparavant, publiquement et fortement, j’ai fait part de mon indignation quand j’ai découvert le montant de l’indemnité de départ de Denis Gautier-Sauvagnac de l’UIMM: 1,5 million d’euros”, explique-t-elle au tribunal.
Daniel Dewavrin affirme tenir son information de M. Gautier-Sauvagnac (DGS), son successeur qui, lui, relatait un de ses entretiens avec Laurence Parisot en juin 2007, soit trois mois avant la révélation du scandale.
“La présidente m’a demandé si l’UIMM continuait ses versements en espèces. J’ai répondu, en souriant: +Non bien sûr+. Elle m’a dit: +Bon, je vois que ça continue+”, relate à la barre DGS.
Mis en examen dans l’affaire des retraits suspects, dans laquelle la justice cherche à identifier les bénéficiaires de 16,5 millions d’euros en liquide, DGS, dans une de ses rares interventions publiques, rappelle qu’il “ne croit pas qu’il soit de l’intérêt général de procéder à ce grand déballage”: Je ne veux pas être le délateur”.
Pour autant, Mme Parisot connaissait, selon lui, l’existence du système. “Il ne nous apparaissait pas fondamentalement anormal que la présidente du Medef soit informée. Du principe, pas des détails” de ces versements, confie-t-il.
Daniel Dewavrin s’est exprimé dans la presse en mars “parce qu’à un moment le débat entre l’UIMM et le Medef s’est dramatisé”, détaille M. Gautier-Sauvagnac face aux questions de l’avocat de Mme Parisot, Me William Bourdon.
Laurence Parisot demandait alors à l’UIMM de remettre au Medef une partie de ses mandats nationaux dans les organismes paritaires.
A cette occasion, la question des indemnités de départ, révélées le 1er mars, marque le point de départ d’une offensive extrêmement vigoureuse vis-à-vis de l’UIMM”, soutient DGS.
“La coupe était pleine?”, l’interroge Me Bourdon.
“Oui, c’est un fait. Heureusement les guerres ne sont pas faites pour durer. Les choses se sont tassées et heureusement”, dit DGS.
Le jugement a été mis en délibéré au 2 mars.