Question high-tech, l’année 2009 s’annonce comme un excellent
cru pour les Tunisiens. Le mois de janvier a ainsi été inauguré en fanfare avec
des investisseurs du plus haut niveau qui ont fait le choix de miser sur la
Tunisie. D’abord l’annonce de «Tunis Telecom City», qui promet de bouleverser
proprement le paysage avec la bagatelle de 3 milliards de dollars (4,02
milliards de dinars) promis par le consortium Vision 3, constitué d’une alliance
scellée sous la houlette de Global Finance House (GFH) avec Ithmaar Bank et Abu
Dhabi Investment House (ADIH).
Vingt-six mille emplois à la clé, pour un projet mirobolant comprenant un hub
et un pôle technologique, une université internationale de communication, des
institutions de capital-risque dédiées aux télécoms… Bref, il s’agit d’un
mégaprojet apte à contribuer à façonner la Tunisie de demain.
Puis, comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, Airbus, l’avionneur
tant attendu, a finalement confirmé qu’Aerolia (une société qui dépend à 98%
d’Airbus), ouvrira une usine à Tunis. Christian Cornille, nouveau président d’Aerolia,
a même annoncé lors d’une conférence de presse que «la filiale tunisienne
emploiera 700 salariés à l’horizon 2014». Mieux : le PDG affirme que son rêve
est de «faire rentrer Boeing parmi nos clients, mais travailler avec Bombardier
ou Dassault (Aviation) serait aussi très intéressant». L’objectif étant d’avoir
«40 à 50% de clients autres qu’Airbus d’ici dix ans».
On ne peut plus prometteur, donc. Et ce ne sera pas la dernière annonce
tonitruante dans le secteur des hautes technologies. Le géant américain des
ordinateurs et du multimédia, à savoir HP, a aussi choisi notre pays. Il y
ouvrira un véritable pôle technologique régional qui recrutera près de 800
ingénieurs tunisiens. La Tunisie servira ainsi de plateforme, de base de
lancement pour des services à haute valeur ajoutée destinée au Vieux Continent.
Une chose est sûre : la proximité de notre pays avec l’Europe n’arrange pas
uniquement les touristes. Des entreprises européennes high-tech plus modestes,
mais pas moins compétitives, choisissent aussi de s’installer parmi nous.
Bruno Cassin, président du groupe elvia PCB, spécialiste des circuits
électroniques imprimés, l’affirme sans ambages : «A moins de 2 heures d’avion,
nous sommes comme à la maison». Comme pour enfoncer le clou, il précisera : «Nos
clients attendent de nous des initiatives leur permettant de défendre des
avantages compétitifs. Avec la Tunisie, nous pouvons rivaliser avec les coûts
chinois mais nous proposons une offre plus dynamique facilitant les échanges,
sécurisante sur le point des approvisionnements et de la maîtrise qualité avec
une bonne stabilité monétaire». Des arguments qui l’ont décidé à lancer une
nouvelle unité de production à Monastir, dans laquelle le groupe a investi près
de 2 millions d’euros. L’usine de Monastir est opérationnelle depuis le 15
janvier 2009 et pourra produire 60.000 m² de circuits électroniques par an.
M. Cassin, décidément enthousiaste, se déclare convaincu que «cette unité
connaîtra un vrai succès tant les avantages face à l’offre chinoise sont
significatifs, tant les atouts pour nos clients sont fondamentaux».
Pour notre ministre en charge des Technologies et de la communication, M. El
Hadj Gley, les efforts déployés dans le domaine des TIC doivent à la fois servir
de catalyseur de l’investissement et de l’emploi et améliorer la compétitivité
des entreprises économiques. Que des investisseurs aussi prestigieux se
bousculent à nos portes est un indice probant de l’attractivité du site
tunisien. La locomotive désignée de notre économie paraît donc sur les rails.