Les Bourses européennes replongent dans le rouge à cause des bancaires

[19/01/2009 17:46:36] PARIS (AFP)

photo_1232374326646-1-1.jpg
Un courtier dans une banque parisienne (Photo : Patrick Kovarik)

Après avoir ouvert en forte hausse, les Bourses européennes replongeaient dans le rouge lundi en début d’après-midi, à cause de nouvelles inquiétudes sur les valeurs financières et malgré l’annonce par Londres de son nouveau plan de soutien des banques.

Vers 13H30 GMT, Londres abandonnait ainsi 0,78%, après avoir progressé dans la matinée de 1,80%, tandis que Paris perdait 0,65%, Francfort 0,80% et l’Eurostoxx 50 0,92%.

Le marché américain restera, lui, fermé en raison d’un jour férié en hommage à Martin Luther King.

En Asie, Tokyo avait clôturé en progression de 0,32%, Hong Kong de 0,6% et Shanghai de 1,65%.

Après la recapitalisation des banques annoncée en octobre dernier, le gouvernement britannique a dévoilé lundi un nouveau plan de soutien des banques du pays, visant à garantir les prêts qu’elles effectuent, afin de les encourager à relancer le crédit dans le pays.

Mais le groupe bancaire britannique Lloyds Banking Group (LBG), né de la fusion entre Lloyds TSB et HBOS, qui avait démarré lundi sa cotation à la Bourse de Londres sur une note positive, chutait à la mi-séance et entraînait l’emsemble des valeurs bancaires dans son sillage.

Selon l’agence Dow Jones Newswires, le retournement brutal du cours du groupe en cours de séance a été précipité par des craintes que la banque, à peine née, n’essuie de fortes dépréciations.

Au niveau macro-économique, le ministre des Finances britannique Alistair Darling a de son côté confirmé que les chiffres de croissance du quatrième trimestre publiés vendredi prochain indiqueront que le pays est entré en récession au troisième trimestre.

Aux Etats-Unis, les espoirs se portent sur Barack Obama, qui sera investi mardi, et dont le mandat débutera au coeur de l’une des pires crises économiques de l’histoire du pays.

Son équipe et la majorité démocrate de la Chambre des représentants sont déjà parvenues la semaine passée à un accord pour proposer au vote des parlementaires un plan de relance économique doté de 825 milliards de dollars.

Les marchés sont attentifs à des informations selon lesquelles Washington envisagerait de mettre sur pied une entité gouvernementale qui rachèterait aux banques des actifs et des prêts douteux afin d’assainir le système financier.

En Europe, le scepticisme règne malgré le compromis âprement négocié entre la Russie et l’Ukraine en vue de rétablir l’approvisionnement en gaz russe de l’Europe via l’Ukraine. Les compagnies des Etats russe et ukrainien, Gazprom et Naftogaz, devaient signer un accord censé permettre la reprise des livraisons.

Bruxelles s’attend à une récession économique sévère dans la zone euro cette année, avec un recul du Produit intérieur brut de 1,9%. La Commission anticipe ensuite une légère croissance en 2010 de 0,4%.

Cette récession devrait s’accompagner d’une hausse du taux de chômage qui devrait passer de 7,5% en 2008 à 10,2% en 2010 et d’un très fort creusement des déficits publics dans la zone euro, qui devraient atteindre 1,7% du PIB en 2008 puis 4,0% en 2009 et 4,4% en 2010.

En France, l’Etat pourrait monter dans le capital de certains groupes automobiles en échange de son soutien financier. Les constructeurs devront cependant prendre des engagements sur la distribution de dividendes et sur le maintien des sites industriels en France.

Par ailleurs, la note de solidité financière de l’Espagne a été abaissée par la principale agence de notation internationale Standard & Poor’s (S&P) en raison d’une “faiblesse structurelle” de l’économie du pays mise en lumière par la crise actuelle, a annoncé lundi SP.

L’agence a abaissé à “AA+” la notation sur la dette publique à long terme de l’Espagne, contre une note précédemment accordée de “AAA”, la plus haute qui puisse être donnée.

Au Danemark, une ligne de crédit de 13,4 milliards d’euros va été octroyée aux banques danoises.

Au Japon, la crise continue de sévir: la production industrielle s’est effondrée de 8,5% en novembre par rapport à octobre.

Côté entreprises, le papetier finlandais Stora Enso a averti qu’il pourrait mettre au chômage technique plus de 5.000 salariés en Finlande en raison d’une baisse de la demande.

Le secteur du luxe n’est pas non plus épargné. Le groupe suisse Richemont a vu son titre perdre 4,72% dès l’ouverture de la Bourse suisse, après avoir publié un chiffre d’affaires trimestriel en baisse de 12%.