Fiat prendrait 35% de Chrysler dans le cadre d’un partenariat stratégique

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ésident exécutif de Fiat, Lorenzo Sistino, le 2 octobre 2008 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[20/01/2009 07:38:08] WASHINGTON (AFP) Le groupe automobile italien Fiat s’apprête à prendre une participation de 35% au capital de son concurrent américain Chrysler dans le cadre d’un partenariat stratégique entre les deux entreprises, affirme lundi le quotidien Wall Street Journal sur son site internet.

Le journal, qui cite des personnes proches du dossier, ajoute que Fiat disposerait d’une option pour porter sa participation à terme à 55%.

Le rapprochement pourrait être annoncé ce mardi, sauf au cas où se présenterait une offre de dernière minute, ajoute le WSJ, qui mentionne que le groupe japonais Nissan était il y encore peu en dissussions avec Chrysler.

L’information avait été dévoilée un peu plus tôt dans la journée, en termes plus généraux, par le quotidien spécialisé Automotive News.

“Fiat est en négociations avec Chrysler pour former un partenariat stratégique qui pourrait comprendre une (prise de) participation de Fiat dans le constructeur américain en difficulté”, indiquait Automotive News sur son site internet, citant des sources proches du dossier.

Le fonds Cerberus, qui détient actuellement 80,1% du capital de Chrysler, conserverait une participation à son capital. Les sources mentionnées par le journal étaient toutefois dans l’incapacité de dire ce qu’il allait advenir de la participation résiduelle de 19,9% de Daimler dans le constructeur.

Interrogés par l’AFP, Fiat n’a pas souhaité faire de commentaires.

Une porte-parole de Chrysler, Lori McTavish, a indiqué par courriel que “dans l’environnement économique actuel, les entreprises de tous les secteurs mènent des discussions. Notre industrie n’est pas différente”. Mais Mme McTavish s’est refusée à tout précision supplémentaire, affirmant que le constructeur n’avait pas pour habitude de commenter ses réunions d’affaires.

Selon Automotive News Europe, “Fiat pourrait donner à Chrysler accès à ses châssis, ses moteurs et ses (systèmes de) transmissions” de véhicules de petite et moyenne catégorie, afin que Chrysler puisse “rapidement bâtir une nouvelle série complète de véhicules à traction avant et à faible émission” de dioxyde de carbone.

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Le logo de Chrysler (Photo : Stan Honda)

Selon Automotive News Europe, le partenariat permettrait à Fiat d’avoir accès aux usines et au réseau de distribution de Chrysler en Amérique du Nord, afin de pouvoir produire sur place et commercialiser sa marque Alfa Romeo et le modèle vedette de sa marque Fiat, la Fiat 500.

Fiat a repoussé à 2011 le retour d’Alfa Romeo aux Etats-Unis en raison de la crise.

“Dans le même temps, Chrysler pourrait avoir accès au réseau de distribution de Fiat en Europe et en Amérique latine”, affirme le magazine.

Le patron exécutif de Fiat, Sergio Marchionne, avait expliqué début décembre que la seule solution pour faire face à la crise, pour son groupe comme pour tous les constructeurs, était de nouer des alliances ou des mariages.

Les deux partenaires espèreraient de leur partenariat entre trois et quatre milliards de dollars d’économie, selon le Wall Street Journal.

Tout juste renfloué par l’Etat fédéral américain à hauteur de quatre milliards de dollars, Chrysler, le plus petit des trois constructeurs de Detroit, est aussi considéré comme le plus fragile. En dépit des 4 milliards de dollars reçus des pouvoirs publics (5,5 milliards en y ajoutant l’argent reçu par sa filiale financière), le groupe a reconnu qu’il allait avoir besoin d’argent supplémentaire. Or il doit faire la preuve qu’il est économiquement viable d’ici la fin mars sous peine d’avoir à rembourser les fonds reçus.

Sa situation est d’autant plus difficile que les modèles qui ont fait sa force, de type 4×4 et “pick-up”, ne correspondent plus à la demande.