Avalanche de sombres nouvelles, flottement des marchés en attendant Obama

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Panneau de cotation de la Bourse de Tokyo, le 20 janvier 2009 (Photo : Toshifumi Kitamura)

[20/01/2009 11:51:31] PARIS (AFP) Une avalanche de mauvaise nouvelles en Asie et en Euorpe déprimait à nouveau les marchés mardi, journée démarrée par un net recul des Bourses asiatiques, mais les marchés européens flottaient autour de zéro en mi-journée, dans l’espoir d’un effet Obama qui fasse repartir Wall Street.

L’annonce lundi de pertes colossales chez Royal Bank of Scotland (RBS) a effrayé mardi les investisseurs à Tokyo et Hong Kong, où les Bourses ont terminé en chute de respectivement 2,31% et 2,9%. Séoul a perdu 2,1%, Singapour 1,82%, Sydney 3,1%, Taipei 2,84%, plombées par les valeurs bancaires. Seul Shanghai résistait avec +0,37%.

Mais en Europe, où les Bourses avaient déjà chuté à cause de RBS lundi, la prudence reignait vers 11h00 GMT, avec des échanges minces et des variations autour de zéro.

Tous attendaient de connaître le sentiment qui dominera Wall Street — fermé la veille pour un jour férié — alors que Barack Obama prêtera serment.

A Londres le Footsie-100 affichait +0,43%, à Francfort le DAX +0,07%, le CAC-40 à Paris -0,14%, le MIB à Milan -0,17%, la Bourse suisse +0,13% et l’IBEX à Madrid +0,72%. L’AEX à Amsterdam reculait plus nettement à -1,31%.

Pourtant, les mauvaises nouvelles étaient légion mardi.

Les constructeurs automobiles en particulier étaient dans la tourmente, avec des restructuration en perspectives.

Le géant japonais Toyota a annoncé un recul de ses ventes de 4% en 2008 et dans la foulée a remplacé son PDG par Akio Toyoda, petit-fils du fondateur. En outre, selon la presse, Toyota prévoit de supprimer à nouveau 3.000 postes de travail temporaires au Japon.

Toujours au Japon Mitsubishi Motors va suspendre une partie de sa production en mettant à l’arrêt une partie de ses usines au Japon en février, ses stocks s’accumulant à cause d’une demande en panne.

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Logo de Toyota (Photo : Stan Honda)

Aux Etats-Unis, le plus fragile des majors américains a peut-être trouvé son chevalier blanc en Europe: le vice-président de Fiat et représentant de la famille Agnelli, John Elkann, a confirmé mardi des discussions avec l’américain Chrysler alors que selon la presse Fiat a prendre 35% de Chrysler et disposerait d’une option pour la porter à terme à 55%.

En France, le président de Renault Carlos Ghosn a affirmé que la “survie d’un certain nombre de constructeurs et de fournisseurs” de l’automobile était “en jeu”. Il a réclamé à la France des mesures d’urgence comme la suspension de la taxe professionnelle.

Le titre Renault chutait de plus de 3%, sans réagir à l’annonce par le Premier ministre François Fillon que les aides françaises au secteur auto totaliseraient au final “5 ou 6 milliards d’euros”.

Côté macro-économie, les pronostics alarmants se sont multipliés en Asie et en Europe.

Le gouvernement japonais a encore dégradé mardi son diagnostic mensuel sur l’économie nationale, estimant que la situation “empire rapidement” et que l’activité industrielle ralentit clairement.

En décembre, le moral des ménages japonais a chuté à son plus bas niveau depuis 1982, date de la naissance de l’indice de confiance des consommateurs au Japon. Les Japonais craignent notamment de plus en plus pour leur emploi.

En Grande-Bretagne, l’inflation a ralenti en décembre à 3,1% sur un an contre 4,1% en novembre, et en Italie les commandes à l’industrie se sont effondrées de 26,2% en novembre sur un an.

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ée du siège de la RBS à Londres, le 19 janvier 2009 (Photo : Carl de Souza)

En Autriche, la banque centrale a prédit “une récession plus grave et plus longue que prévue” et abaissé sa prévision de croissance pour le 1er trimestre 2009: elle table sur un recul du PIB de 0,5% contre -0,3% prévu jusqu’ici.

En revanche l’Allemagne a vu une forte remontée surprise du baromètre de confiance ZEW en janvier, qui mesure la confiance des milieux financiers pour l’économie allemande. Il a augmenté de 14,2 points à -31,0 points en janvier, selon des chiffres nettement meilleurs que prévu

La Russie et l’Ukraine ont enfin rouvert les vannes de leurs gazoducs mardi, et l’Europe attend le gaz promis.

Sur les marchés des changes, l’euro a encore reculé face au dollar, atteignant son plus bas depuis un mois, sous les 1,30 dollar, victime d’un rapport très pessimiste de Bruxelles sur les perspectives économiques en Europe. La livre dégringolait également après les pertes abyssales de RBS.

Lundi la Commission européenne avait affiché son pessimisme, prévoyant un recul du PIB de 1,9% en 2009 dans la zone euro, avec une hausse du taux de chômage de près de trois points entre 2008 et 2010, à 10,2% en 2010, dont 18,7% en Espagne. Pour ce pays, la baisse de sa note par Standard and Poor’s lundi va renchérir de 11 milliards d’euros le coût de sa dette, selon le magazine français l’Expansion