La Banque africaine de développement (BAD) a organisé, mardi
20 janvier 2009, à Tunis, une réception à l’occasion de la nouvelle année
administrative 2009. Cette manifestation traditionnelle à laquelle sont invités
diplomates, représentants des organisations internationales accrédités en
Tunisie et journalistes, a permis à M. Donald Kaberuka, président du Groupe de
la Banque africaine de développement de donner de nouveaux éclairages sur la
stratégie de la BAD pour la période 2008-2012.
Empressons-nous de signaler en ce qui concerne le dossier qui intéresse le
plus la Tunisie, en l’occurrence, la relocalisation de la BAD à Tunis, les
Assemblées annuelles 2008 du groupe (mai 2008 à Maputo au Mozambique) avaient
tranché cette question. Les participants à ses assises ont réaffirmé que le
siège du Groupe de la BAD demeurait à Abidjan (Côte d’Ivoire) et décidé de
prolonger la relocalisation des activités de la banque à Tunis, d’une année à
compter du 3 juin 2008.
Ils ont accompagné cette décision par une remarque qui mérite d’être
signalée: «Tout en se félicitant des progrès accomplis par le pays hôte (Côte
d’Ivoire) pour restaurer la paix et la stabilité, les participants ont enjoint
le conseil d’administration à suivre de près l’évolution de la situation du pays
hôte».
Quant à la stratégie de la BAD pour la période 2008-2012, M. Donald Kaberuka
a indiqué que cette période sera articulée sur quatre leviers de croissance :
infrastructure, gouvernance, enseignement supérieur et formation, secteur
privé..
L’accent sera mis également sur l’intégration régionale, les Etats fragiles,
et sur l’engagement par rapport à l’écoute du client, en particulier dans les
pays à revenu intermédiaire.
Une attention particulière sera accordée au développement de l’agriculture et
les Objectifs du Millénaire pour le développement, particulièrement ceux liés à
la santé.
Des questions transversales traitant de la qualité seront intégrées dans les
programmes de la BAD. Il s’agit entre autres de la parité hommes-femmes,
environnement et changement climatique.
Au plan interne, la BAD jouera les cartes de la transparence (évaluation et
suivi des résultats, publication de rapports sectoriels…), de la
décentralisation (délégation de pouvoirs, participation opérationnelle du
personnel des bureaux extérieur, déploiement accru du personnel sectoriel vers
les bureaux extérieurs pour renforcer le suivi et l’exécution des projets), la
restructuration interne (création de nouveaux départements…) et le développement
des ressources humaines (renforcement de l’affectation des effectifs et des
compétences…).
La banque veillera à préserver sa solidité financière et sa bonne cote de
crédit. En termes rébarbatifs, «elle tirera mieux parti de l’avantage comparatif
que lui confère sa structure intégrée, réunissant à la fois les instruments
souverains, non souverains et concessionnels».
Evoquant la crise financière et économique internationale et ses effets sur
le continent africain, M. Donald Kaberuka a formé l’espoir de voir le G20 qui se
tiendra prochainement en Grande Bretagne associer l’Afrique à ses travaux, et
surtout, à l’ébauche de solutions durables qui tiendraient compte des besoins du
développement du continent noir lequel ne peut être éternellement dépendant de
l’aide publique au développement pour survivre.