[20/01/2009 21:45:57] PARIS (AFP)
à Madagascar (Photo : Roberto Schmidt) |
Le groupe minier Rio Tinto a dévoilé mardi le détail de la suppression de 2.340 postes dans le monde, dont 680 en France, dans le cadre de son plan de réduction de ses effectifs mondiaux de 14.000 salariés annoncé en décembre.
Ces mesures correspondent “à l’annonce faite par Rio Tinto en décembre 2008 d’une réduction de ses effectifs mondiaux de 14.000 postes (5.500 CDI et 8.500 CDD et intérimaires)”, a précisé le groupe, dans un communiqué diffusé à l’issue d’un comité d’entreprise européen tenu à Paris.
Parmi les 2.340 postes sur 14.000 dont le détail a été dévoilé, 1.460 sont des postes en CDI, dont 800 dans les activités aluminium dans le monde et 660 en Europe dans les activités hors aluminium, a précisé une porte-parole.
Les 880 postes restants, en contrats CDD ou intérimaires, seront supprimés pour 300 dans l’aluminium dans le monde, et pour 580 en Europe dans les activités hors aluminium, a-t-elle ajouté.
Le géant minier anglo-australien a précisé qu’il envisageait de supprimer en France “230 postes en CDI” et de ne pas renouveler 450 CDD ou intérimaires.
“Ces mesures, bien que difficiles, sont indispensables pour permettre à Rio Tinto de faire face aux difficultés du secteur et rester compétitif”, a estimé Hugo Bagué, directeur des ressources humaines pour le monde, cité dans le communiqué.
Sur les 2.340 suppressions de postes détaillées mardi, 1.100 concernent la branche aluminium du groupe, Rio Tinto Alcan, a précisé cette dernière dans un communiqué distinct depuis le siège londonien de Rio Tinto.
Le canadien Alcan, acquis par Rio Tinto en 2007, avait acheté le français Pechiney en 2003.
En France, les 230 emplois en CDI supprimés concernent les activités “produits usinés” (“environ” 130 salariés), “emballage” (“environ” 40), “métal primaire (aluminium, “environ” 45 postes) et “minéraux” (“environ” 15).
La branche aluminium Rio Tinto Alcan, qui avait déjà annoncé en décembre une baisse d’environ 5% de sa production d’aluminium, a aussi annoncé qu’elle allait la réduire de 6% supplémentaires.
Elle a précisé que “de nouvelles réductions seront mises en oeuvre graduellement” sur le site de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), déjà touché, avec le site de Dunkerque (Nord), par des baisses de production en 2008.
Rio Tinto Alcan veut aussi réduire la production de l’usine de Gardanne (Bouches-du-Rhône) de 15%, soit environ 105.000 tonnes.
Au Québec, la branche aluminium va fermer à la fin du deuxième trimestre l’usine d’électrolyse de Beauharnois (220 salariés) et réduire temporairement la production de l’usine d’alumine de Vaudreuil de 400.000 tonnes.
“Notre objectif est d’aligner la production sur la demande et de réduire le plus possible nos frais d’exploitation”, a déclaré le directeur général de Rio Tinto Alcan, Dick Evans, cité dans le communiqué diffusé par le siège londonien.
Jacynthe Côté, qui lui succèdera le 1er février, a d’ores et déjà entrepris une “revue complète de la structure organisationnelle et des stratégies d’exploitation” de Rio Tinto Alcan, qui sera terminée début février.
Rio Tinto avait dévoilé le 10 décembre un plan de réduction de sa dette de 10 milliards de dollars américains d’ici à la fin 2009, qui passait par la suppression de 14.000 emplois sur les 97.000 qu’il compte dans le monde.