Air France-KLM tente de défier la crise en baissant ses tarifs en France

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à Orly le 15 novembre 2008 (Photo : Jacques Demarthon)

[20/01/2009 23:07:04] PARIS (AFP) Victime de la crise qui devrait le faire tomber dans le rouge au troisième trimestre, Air France-KLM a annoncé mardi des baisses de prix dès le 3 février pour ses liaisons en France, répondant à la concurrence du TGV et des compagnies à bas coûts.

“En période de crise, les gens cherchent des tarifs bas, il était important de donner un signal face au TGV et aux low-costs”, a expliqué Soline de Montremy, directrice du marketing opérationnel France d’Air France, lors d’une conférence téléphonique.

“On pense que cette opération sera positive pour tout le monde, pour nos clients et pour nous. L’adaptation est le mot d’ordre en période de crise”, a-t-elle ajouté.

Pour plus de 15 millions de passagers en France –soit en gros un cinquième du nombre de personnes voyageant avec Air France-KLM dans le monde–, “les tarifs devraient baisser de 2 à 60 euros pour un voyage aller-retour, toute taxe comprise”, indique l’entreprise.

Air France va désormais intégrer dans ses prix la surcharge carburant, actuellement de 30 euros pour un vol aller-retour sur les liaisons intérieures.

Parallèlement, elle assouplit les conditions d’utilisation et facilite l’accès aux meilleurs tarifs. Ainsi, pour les hommes d’affaires –des passagers plus lucratifs que les touristes, car généralement disposés à payer plus–, des modifications du billet seront désormais possibles avant et après le départ (donc pour le retour), moyennant 50 euros, a détaillé Mme de Montremy.

Ces bonnes nouvelles pour le consommateur surviennent quelques heures après l’annonce par le transporteur franco-néerlandais d’une très probable perte d’exploitation au troisième trimestre.

Pour l’exercice en son entier 2008-2009 (clos fin mars), la prudence reste de mise: le résultat d’exploitation d’Air France-KLM “devrait rester positif, mais son niveau dépendra de l’évolution de la situation économique des semaines à venir”.

“La détérioration de l’environnement économique au troisième trimestre a entraîné un léger affaiblissement” du rendement par passager et “une détérioration forte de la recette cargo”, a expliqué le groupe.

Selon les analystes, les places les plus chères (classe affaires) ont été moins vendues que les autres les deux derniers mois de l’année.

En novembre et décembre, Air France-KLM a également enregistré les pires chutes de son trafic cargo depuis sa création en 2004, ce dernier dégringolant respectivement de 13,2% et 20,4%.

En outre, Air France-KLM ne bénéficie pas de l’or noir meilleur marché ces derniers mois (après avoir atteint un pic l’été dernier), car elle a payé à l’avance son kérosène à un prix plus élevé qu’il ne l’est actuellement.

La bourse a mal accueilli cette mise en garde sur ses résultats futurs, l’action chutant de 9,48% à 7,79 euros dans un marché en baisse de 2,15% à la clôture.

Un analyste interrogé par l’AFP table désormais sur un bénéfice d’exploitation de 200 millions d’euros pour l’ensemble de l’exercice 2008-2009, alors qu’il prévoyait auparavant 600 millions d’euros. En 2007/2008, il s’élevait à 1,405 milliard d’euros.

Le 20 novembre dernier, lors de la présentation des derniers résultats semestriels, Air France-KLM avait indiqué que “son objectif était de dégager un résultat d’exploitation nettement positif”, sans donner de prévision chiffrée.