ésident de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, le 21 janvier 2009 à Bruxelles (Photo : Dominique Faget) |
[21/01/2009 12:18:32] BRUXELLES (AFP) Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet a jugé mercredi “infondées” les craintes d’un éclatement de l’euro et de l’Union monétaire en raison de la crise financière.
“Toutes les monnaies du monde sont sous pression face aux turbulences financières actuelles”, a-t-il déclaré lors de son audition régulière devant la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen.
“L’euro et la zone euro ont montré au contraire une capacité de résistance face à la crise”, a ajouté le Français. La monnaie unique “a fonctionné comme une protection” pour les citoyens de la zone euro”, a-t-il insisté.
Les remarques concernant un éclatement de la zone euro “me paraissent infondées”, a déclaré M. Trichet.
Mais il a aussi une nouvelle fois mis en garde contre un dérapage incontrôlé des finances publiques dans le sillage des différents plans de relance économique mis en place par les pays de l’euro pour lutter contre la récession qui se propage.
“La situation économique actuelle appelle à une prudence particulière en ce qui concerne l’adoption de vastes mesures budgétaires de relance (…)” pour soutenir la conjoncture, a-t-il dit.
Les mesures de relance budgétaire, comme les baisses d’impôts, et l’augmentation de l’endettement des Etats qu’elles impliquent ne doivent “en aucun cas risquer de miner la confiance dans la viabilité des finances publiques, ce qui aurait pour conséquence de diminuer l’efficacité d’une relance budgétaire”.
La réputation budgétaire de certains Etats européens commence à pâlir sur les marchés financiers. Deux pays, l’Espagne et la Grèce, ont vu leur notation dégradée par l’agence Standard and Poor’s.
Déjà le fossé s’est creusé ces derniers mois entre les taux pour les emprunts d’Etat des différents pays de la zone euro du fait de cette augmentation des déficits, entre les bons élèves et les autres, fragilisant la cohésion du bloc et faisant naître les craintes d’un éclatement.
Depuis le lancement de l’euro il y a dix ans, la diversité est de mise entre les pays de la zone euro, désormais au nombre de seize, avec un degré de discipline budgétaire plus ou moins élevé selon les Etats. Il n’est pas “anormal d’avoir de la diversité” sur une zone aussi vaste, a souligné M. Trichet.
Les difficultés budgétaires actuelles pourraient encourager ces pays à rentrer dans le rang et à réaliser que le pacte de Stabilité et de croissance “n’est pas un cadre abstrait”. “J’ai confiance dans le fait que la pression des circonstances et la réalité vont faire leur travail”, a-t-il dit.