Les marchés repassent dans le vert malgré les banques et l’économie

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à Tokyo, le 21 janvier 2009 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

[21/01/2009 16:29:31] PARIS (AFP) Les marchés européens se redressaient légèrement mercredi après-midi alors que Wall Street rebondissait après sa chute de la veille malgré les inquiétudes sur l’état des banques et de l’économie mondiale.

Vers 15H00 GMT, le Dow Jones progressait de 1,71%, tandis que le Nasdaq s’adjugeait une belle hausse de 2,23%.

La veille, Wall Street avait lourdement chuté, emportée par la dégringolade des valeurs financières qui a balayé les espoirs suscités par l’arrivée au pouvoir de Barack Obama. Le Dow Jones avait lâché 4,01%, sa plus mauvaise performance pour un jour d’investiture, et le Nasdaq 5,78%.

En Europe, au même moment, le CAC 40 de la Bourse de Paris progressait de 0,50%, Londres 0,12% et Francfort de 1,48%. L’Eurostoxx 50 prenait lui 0,67%.

En Asie, les Bourses avaient fini plus tôt en net recul, Hong Kong cédant 2,90%, Tokyo 2,0% et Shanghai 0,46%.

Les marchés souffrent toujours de l’ampleur de la crise économique mondiale. Le Produit intérieur brut (PIB) de l’Allemagne, première économie européenne, devrait reculer de 2,25% cette année, selon les prévisions du gouvernement. En 2008, le PIB avait encore progressé de 1,3%.

De leur coté, les finances publiques britanniques se sont fortement dégradées en décembre, avec un déficit de 44,2 milliards de livres (48 mds EUR) dû notamment à l’entrée du gouvernement au capital de la banque RBS, selon les données communiquées par l’Office des Statistiques nationales (ONS). Ce déficit dépasse de très loin les 17,8 milliards de livres prévus par les économistes, selon une compilation réalisée par la banque Calyon.

Le taux de chômage britannique au sens du Bureau international du Travail (BIT) est monté à 6,1% sur les trois mois achevés en novembre, un sommet depuis 1999, après 6,0% sur les trois mois achevés en octobre.

Dans ce contexte, les marchés doutent du succès du nouveau plan de sauvetage bancaire britannique qui doit protéger les banques contre leurs actifs toxiques. En conséquence la livre sterling restait considérablement affaiblie: elle a touché un nouveau plus bas face au billet vert, depuis juin 2001, à 1,3716 dollar.

“Le coût du nouveau plan de sauvetage (des banques) entraîne les investisseurs à parier que la Grande-Bretagne perdra sa note maximale +AAA+”, a-t-il ajouté.

Elle serait alors dans la même situation que l’Espagne, à laquelle l’agence Standard and Poor’s a ôté sa note “AAA” lundi. S&P, qui a aussi dégradé la Grèce, passe actuellement en revue les notes du Portugal et de l’Irlande.

En France, le gouverneur de la Banque centrale (BdF), M. Christian Noyer, a estimé que les banques restent “globalement rentables” et que la nouvelle tranche de recapitalisation que vient d’annoncer le gouvernement est plutôt destinée à empêcher d’éventuels problèmes.

“Nos banques sont saines et solides et affichent toujours des ratios de solvabilité élevés, au-dessus des seuils prudentiels minimums”, a commenté M. Noyer.

Par ailleurs, le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, s’est voulu plutôt rassurant sur la zone euro. Celle-ci, selon lui, n’est pas menacée de déflation, à savoir d’une baisse généralisée des prix préjudiciable à l’économie.

“Nous n’avons actuellement aucun risque de déflation. Nous sommes témoins d’une désinflation liée à la forte chute des prix des matières premières. C’est une évolution favorable”, a-t-il déclaré lors de son audition régulière devant la commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen.