Obama gèle le salaire de ses collaborateurs et promet la transparence

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équipe de Barack Obama prêtent serment, le 21 janvier 2009 à Washington (Photo : Brendan Smialowski)

[21/01/2009 21:01:32] WASHINGTON (AFP) Barack Obama a fixé mercredi des règles strictes de transparence à l’administration américaine, qui sera séparée par un cordon sanitaire des influents groupes de pression de Washington, tandis que les hauts fonctionnaires se voient imposer un gel des salaires.

Pour sa première journée de travail au lendemain de son investiture, le nouveau chef d’Etat a réuni ses principaux collaborateurs à l’Executive Office Building, un bâtiment tout proche de la Maison Blanche, pour assister à leur assermentation.

“Depuis longtemps, il y a eu trop de secrets dans cette ville”, a lancé M. Obama, qui a fait campagne sur le thème du “changement à Washington”

“Les vieilles règles voulaient que s’il y avait des arguments solides pour ne pas révéler quelque chose aux Américains, eh bien cela ne devait pas être révélé. Cette ère est maintenant révolue,” a-t-il promis au lendemain du départ de l’administration Bush, critiquée à de nombreuses reprises pour avoir maintenu secrètes des informations qui n’auraient pas dû l’être.

“Je me conformerai moi-même, en tant que président, à une nouvelle norme de transparence”, a ajouté M. Obama, qui a signé cinq décrets concernant le fonctionnement de son administration.

Il a expliqué que si lui-même –ou un ancien président– souhaitait garder certaines informations secrètes, il devrait consulter le ministre de la Justice et le conseiller juridique du président pour vérifier si la loi le permet.

“L’information ne sera plus retenue simplement parce que j’en ai décidé ainsi, elle le sera parce qu’une autorité séparée aura considéré que ma requête est constitutionnellement fondée”, a-t-il dit.

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énateur Fred Thompson, devant le lobby pro-armes américain, le 21 septembre 2007 à Washington (Photo : Chip Somodevilla)

A propos des innombrables groupes de pression en relation constante avec l’administration et le Congrès, M. Obama a promis que les lobbyistes seraient “soumis à des limites plus strictes que sous aucune autre administration dans l’Histoire”.

Le nouveau président, assermenté la veille, a expliqué qu’il voulait mettre fin au “tourniquet” qui permet aux employés des groupes de pression d’entrer et sortir à volonté du service public “faisant passer leurs intérêts avant ceux du peuple américain”.

La pratique des “cadeaux” aux fonctionnaires de la part de ces groupes sera interdite, a-t-il dit.

“Un ancien lobbyiste entrant dans mon administration n’aura pas le droit de travailler sur des sujets qui étaient de son ressort, ni pour un ministère auprès duquel il a été en relation au cours des deux dernières années”, a-t-il annoncé. “Une fois qu’il aura quitté la fonction publique, il n’aura pas le droit d’exercer le métier de lobbyiste auprès de l’administration tant que je serai président”.

Il a aussi demandé aux fonctionnaires de s’engager par écrit à ne pas intervenir pendant deux ans sur des sujets impliquant un ancien employeur. Une fois parti de l’administration, un fonctionnaire n’aura pas le droit de tenter d’influencer d’anciens collègues de l’administration pendant deux ans également.

M. Obama a aussi annoncé que les salaires de ses principaux collaborateurs seraient gelés. Selon la Maison Blanche, ils seront plafonnés à 100.000 dollars par an.

“En cette période de difficultés économiques, les familles américaines sont obligées de se serrer la ceinture et c’est aussi ce que Washington doit faire”, a-t-il expliqué.

“Certains dans cette pièce seront concernés par ce gel de salaire, et je veux que vous sachiez que j’apprécie votre bonne volonté”, a-t-il dit à leur adresse.