à la bourse de Karachi le 20 janvier 209 (Photo : Rizwan Tabassum) |
[22/01/2009 08:26:33] TOKYO (AFP) Une série de mauvaises nouvelles a frappé jeudi les grandes économies asiatiques, qui ralentissent voire régressent sous le poids de la crise financière internationale.
Le Japon, la Chine et la Corée du Sud ont tour à tour publié des statistiques affolantes sur leur croissance, grippées par la chute des exportations à cause du ralentissement de la demande mondiale.
Le Japon, deuxième économie planétaire, va voir son poduit intérieur brut (PIB) se contracter de 1,8% pour l’année budgétaire 2008-2009 (courant d’avril à mars) et de 2,0% pour 2009-2010, selon les dernières prévisions revues drastiquement à la baisse par la Banque du Japon (BoJ). Auparavant, la banque centrale tablait sur une progression du PIB de 0,1% en 2008-2009 et de 0,6% en 2009-2010.
En récession depuis le deuxième trimestre 2008, l’économie de l’archipel ne devrait se redresser qu’en 2010-2011, selon la BoJ qui a prédit en outre un retour de la déflation: les prix à la consommation devraient reculer de 1,1% en 2009-2010 et de 0,4% en 2010-2011, après une hausse de 1,2% en 2008-2009.
Le voisin chinois, troisième économie planétaire, a vu de son côté sa croissance fortement ralentir, à 9% sur l’ensemble de 2008 après 13% l’année précédente, soit le chiffre le plus faible en six ans, selon le Bureau national de la statistique (NBS). L’économie de la Chine a décéléré à la fin de l’année, sa croissance n’atteignant que 6,8% au quatrième trimestre en rythme annuel, après 9% au cours du troisième trimestre qui était déjà son taux le plus bas en plus de cinq ans.
“La crise financière internationale s’aggrave et se répand avec un impact négatif continu sur l’économie nationale”, a commenté Ma Jiantang, chef du NBS.
Le PIB de la Corée du Sud, quatrième économie d’Asie, s’est pour sa part contracté de 5,6% au quatrième trimestre par rapport au précédent, sa plus forte baisse en près de onze ans. Sur l’ensemble de 2008, l’économie sud-coréenne a progressé de seulement 2,5% contre 5% en 2007, selon la banque centrale, qui table désormais sur une croissance de 2% en 2009, un chiffre encore faible pour le pays du matin calme.
“Une des raisons de la contraction de l’économie sud-coréenne est la chute des exportations”, qui s’explique, pour la Corée du Sud comme pour le Japon, “par la demande atone des pays occidentaux”, a expliqué Hirokazu Hiratsuka, économiste à l’Institut de recherche Mizuho. Selon lui, “l’économie chinoise ralentit aussi à cause d’une baisse des exportations, ce qui reflète le système de production dans lequel des biens fabriqués en Chine sont envoyés en Corée du Sud (et au Japon) pour être transformés en produits finis” puis exportés vers l’Occident.
L’un des fleurons de l’industrie japonaise, le groupe électronique Sony, a par ailleurs averti qu’il risquait de subir une perte nette de 150 milliards de yens (1,25 milliard d’euros) au terme de l’exercice 2008-2009 à cause d’une chute de ses ventes causée par la crise mondiale et la montée du yen.
Sony avait jusque-là fait des prévisions inverses, tablant sur un bénéfice net de 150 milliards de yens. Le géant a annoncé en décembre un vaste plan de restructuration prévoyant 16.000 suppressions d’emplois dans le monde.
Les Bourses asiatiques n’ont cependant pas souffert de cette déconfiture régionale et ont suivi la tendance indiquée la veille par Wall Street qui était remontée de 3,51%. Tokyo a clôturé en hausse de 1,9%, Sydney et Manille de 1,3% chacune. Peu après 06H00 GMT, Hong Kong gagnait 1,71%, Bangkok 2,32%, Séoul 1,14%, Bombay 0,57%, Jakarta 0,42%, alors que Shanghaï et Taipei étaient quasi-inchangées à +0,13% chacune.