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[22/01/2009 14:49:24] MILAN (AFP) Le groupe automobile italien Fiat, qui avait réussi ces dernières années un redressement spectaculaire, ne sera pas épargné en 2009 par la crise qui touche tout le secteur et s’attend à une très sombre année.
Pour la première fois depuis son retour aux bénéfices en 2005, Fiat a révisé fortement à la baisse ses prévisions jeudi, deux jours après avoir annoncé une première riposte à la crise en nouant une alliance avec Chrysler.
Le groupe prévoit pour cette année une baisse de la demande d’environ 20% et un résultat courant, indicateur clé de la gestion industrielle, “supérieur à un milliard d’euros”, contre une fourchette de 4,3 à 4,5 milliards d’euros prévue dans son plan industriel 2007-2010.
Il table par ailleurs sur un bénéfice net “supérieur à 300 millions d’euros”.
Le groupe avait déjà préparé le marché en octobre en annonçant plusieurs scénarios, dont le “pire” prévoyait un bénéfice courant de 1,5 milliard d’euros et un bénéfice net de 400 millions. Mais son patron Sergio Marchionne avait assuré qu’il ne croyait pas à cette éventualité.
Ces nouvelles prévisions, “même réduites significativement”, sont cependant encore “trop optimistes” pour les analystes de Morgan Stanley.
Mauvaises nouvelles supplémentaires: Fiat ne versera pas de dividende pour 2008, sauf pour les actions d’épargne, et suspend son programme de rachat de titre.
Les analystes s’inquiètent par ailleurs de la dette industrielle du groupe, qui a explosé à 5,9 milliards d’euros, sous l’effet des investissements, contre un chiffre positif de 355 millions un an plus tôt.
Conséquence: le titre s’effondrait de 11,85% à 3,92 euros vers 15H00 (14H GMT).
“Comme prévu à la fin du troisième trimestre, les trois derniers mois de 2008 ont confirmé une détérioration significative des conditions de marché” qui vont se poursuivre au cours d’un “premier trimestre (2009) particulièrement difficile”, a expliqué Fiat.
Peu après l’annonce des résultats de l’entreprise phare du pays, le chef du gouvernement Silvio Berlusconi a annoncé la convocation d’une table ronde sur l’automobile, alors qu’il avait exclu jusqu’à présent une aide à ce secteur.
Fiat est la première entreprise privée italienne et emploie 78.000 personnes dans la Péninsule. Depuis l’automne, elle a massivement eu recours au chômage technique.
En 2008, le groupe a accusé une baisse de son bénéfice net de 16,2% à 1,721 milliard d’euros tandis que son chiffre d’affaires a progressé de 1,5% à 59,38 milliards. Le nombre de véhicules vendus a baissé de 3,6% à 2,15 millions.
Mais sur le seul quatrième trimestre, son bénéfice net, tiré vers le bas par la branche automobile, a été divisé par plus de trois à 180 millions d’euros.
Alors que le groupe avait réussi un redressement spectaculaire, grâce au succès de nouveaux modèles et au lancement d’alliances ciblées, la crise l’a obligé à changer radicalement de stratégie.
Mardi, il a annoncé la formation d’une alliance avec l’américain Chrysler, à travers laquelle il devrait prendre 35% de l’américain en échange de l’accès à sa technologie, mettant en oeuvre la nouvelle doctrine de M. Marchionne: grossir ou mourir.
Après Chrysler, Fiat pourrait aller beaucoup plus loin et étudierait un mariage avec le français PSA ainsi qu’une augmentation de capital préalable, afin que le famille Agnelli ne dilue pas trop sa part, selon La Repubblica.
Fiat a démenti le lancement de cette augmentation de capital, sans toutefois dire un mot sur PSA.