ège du FMI à Washington (Photo : Tim Sloan) |
[22/01/2009 17:06:15] BERLIN (AFP) Le Fonds monétaire international (FMI) a revu en forte baisse ses prévisions pour l’Allemagne et table à présent sur une récession en 2009 de 2,5%, contre -0,8% auparavant.
Les dernières projections du FMI remontaient à novembre. La première économie européenne et premier exportateur mondial va souffrir “de la forte baisse du commerce mondial et de la faiblesse persistante de la demande intérieure”, explique le FMI dans son rapport.
Cette nouvelle prévision du FMI est un peu plus pessimiste que celle du gouvernement allemand, qui table sur un recul du Produit intérieur brut (PIB) de 2,25% cette année, après une croissance de 1,3% en 2008.
Comme Berlin, le Fonds monétaire international estime que l’Allemagne devrait connaître “une lente reprise en 2010”, avec une croissance de 0,1%.
“Les fondamentaux de l’économie allemande restent sains” ajoute-il, saluant les mesures prises récemment par le pays pour soutenir son secteur bancaire et son économie réelle.
Le FMI salue également la rigueur budgétaire du pays ces dernières années mais estime que le déficit devrait se creuser en 2009 et 2010 sous le coup de l’affaiblissement économique et de la dégradation du marché de l’emploi.
Pour le fonds, les mesures de soutien à l’économie “devraient être de préférence coordonnées au niveau régional et international pour un effet maximum”, relève le FMI. “L’Allemagne a un rôle de leadership particulier à jouer dans ce processus étant donné la taille de son économie”, ajoute-t-il.
Il s’agit d’une critique à peine voilée à l’égard du gouvernement d’Angela Merkel. La chancelière conservatrice avait longtemps rechigné à adopter un plan de relance ambitieux face à la crise. Berlin a fini par présenter début janvier une série de mesures d’un montant total de 50 milliards d’euros, après avoir adopté un premier plan de 31 milliards qui avait été jugé insuffisant.
Et malgré les appels lancés par le président français Nicolas Sarkozy, la chancelière conservatrice avait refusé de financer un plan de relance européen. Une attitude qui lui avait valu le surnom de “Madame non”.
Par ailleurs, Berlin doit aller encore plus loin pour aider son système bancaire, dont la crise a révélé la fragilité, estime le FMI. Le gouvernement allemand a mis en place en octobre des garanties à hauteur de 400 milliards et 80 milliards d’euros à injecter directement dans le capital des banques qui le demandent.
“Des recapitalisations supplémentaires pourraient être souhaitables”, selon le rapport, après celle de la deuxième banque du pays, Commerzbank, à hauteur de 18,2 milliards d’euros.
De plus, l’Allemagne doit accélérer la consolidation de ses banques publiques régionales, aujourd’hui au nombre de sept, qui sont “un gouffre continuel pour les finances publiques et une menace pour la stabilité financière”.