Logo SNCF (Photo : Joel Saget) |
[23/01/2009 18:26:26] PARIS (AFP) Le budget 2009 de la SNCF prévoit un solde net de 1.630 suppressions de postes en moyenne sur l’année, sans licenciement, a-t-on appris vendredi de source proche de l’entreprise publique, alors que la CGT-cheminots dénonce la suppression “réelle” de 2.600 postes.
L’écart entre les deux chiffres provient d’une différence de calcul. Les 1.630 postes en moins (“effectifs moyens disponibles”) correspondent à une moyenne sur l’année, du fait des arrivées et des départs chaque mois. Les 2.600 postes sont le solde entre les départs (au nombre de 7.100) et les embauches programmées (4.500 comme l’a annoncé le président de la SNCF Guillaume Pepy le 2 janvier).
La direction de la SNCF n’a ni confirmé ni infirmé ces chiffres, dans l’attente d’un conseil d’administration mercredi.
Le groupe SNCF (filiales comprises) prévoit une hausse de 7% de son chiffre d’affaires en 2009, qui atteindrait 27 milliards d’euros, selon le quotidien Les Echos vendredi.
Dans le budget 2009, l’effectif de la SNCF maison-mère, qui était de 158.343 salariés à fin 2008, devrait ainsi atteindre 156.713 agents fin 2009, en “effectifs moyens disponibles”.
La loi Tepa (Travail, Emploi, Pouvoir d’Achat) de l’été 2007, qui permet des heures supplémentaires exonérées et défiscalisées, entraîne à elle seule une diminution de 743 postes, indique le budget, qui doit aussi être présenté en comité central d’entreprise mardi.
Quelque 7.100 départs, dont 5.400 à la retraite et 1.700 départs naturels de salariés plus jeunes, sont programmés. Ces prévisions “nécessiteront d’être ajustées”, est-il précisé dans le texte du budget, du fait que des agents reculent leur retraite à la suite de la réforme de leur régime spécial.
Les 1.700 départs naturels constituent un chiffre “très élevé” d’après plusieurs sources syndicales, surtout chez les jeunes agents de l’activité matériel. “Les salaires à la SNCF sont inférieurs au privé, et les conditions de travail au moins aussi difficiles, d’où ces départs”, relève un délégué FO.
Dans le fret, en difficulté financière chronique, les effectifs doivent passer de 9.680 à 14.132 agents, les conducteurs dédiés à cette activité ayant été intégrés dans le périmètre fret. D’après la CGT, les effectifs de cette branche diminuent en réalité de quelque 830 emplois “ce qui va encore nuire à la qualité de service dans un contexte de restructuration”.
L’autre activité fortement affectée est l’infrastructure, selon la CGT, qui y a dénombré la perte de 770 postes, qui votera contre ce “budget de com'”.
Pour Sud-Rail aussi, il est “bâti sur une relance à partir de mi-2009, ce qui est une hypothèse bien optimiste”. “La crise financière a des répercussions notamment sur le fret”, souligne l’Unsa. La CFTC retient “l’effet contre-productif de la loi Tepa”.