ésentation du rapport annuel de son gouvernement le 22 janvier 2009 à La Paz (Photo : Aizar Raldes) |
[23/01/2009 19:47:32] LA PAZ (AFP) Le président bolivien Evo Morales a nationalisé vendredi l’entreprise pétrolière Chaco, gérée par la société Panamerican Energy (PAE), à capitaux argentins et britanniques, à deux jours d’un référendum populaire sur la nouvelle Constitution du pays.
“Petit à petit nous récupérons nos entreprises”, a déclaré M. Morales, à l’occasion de la cérémonie publique qui s’est tenue dans les bureaux du groupe Chaco, dans la localité de Entre Ríos, dans le département de Cochabamba (centre), où il a signé le décret de nationalisation.
PAE a réagi en déclarant qu’il “défendrait devant toutes les instances ses intérêts légitimes”.
“Panamerican Energy confirme sa volonté de poursuivre les efforts qui permettent d’aligner ses intérêts légitimes — qu’elle défendra devant toutes les instances — sur les objectifs et les intérêts de la Bolivie”, a déclaré le groupe dans un communiqué.
“PAE a fait preuve tout au long de ces dernières années de son engagement en faveur de la Bolivie et de l’intégration énergétique régionale encouragée par son gouvernement”, a plaidé le groupe.
“L’effort d’investissement de l’entreprise pétrolière Chaco a fait de la compagnie une pièce clé pour augmenter la livraison de gaz naturel à destination du marché intérieur bolivien, ainsi qu’à l’exportation, en particulier vers l’Argentine”, a poursuivi PAE.
Le président Morales avait déjà annoncé la nationalisation de Chaco le 1er mai 2008 avant d’ouvrir une phase de négociations avec Panamerican Energy sur les conditions de transfert de la totalité des actions en vue de prendre le contrôle total de l’entreprise.
Evo Morales a fait irruption avec des militaires dans les bureaux de Chaco en se plaignant que “les entreprises pétrolières ne respectent pas les normes boliviennes”. Le président a ajouté que son gouvernement “respecterait les investissements privés, si on respecte les normes boliviennes”.
Cette mesure survient à deux jours d’un référendum populaire pour l’adoption ou le rejet d’une nouvelle Constitution plus étatiste et indigéniste voulue par sa majorité.
La compagnie publique des hydrocarbures YPFB prendra le contrôle de 99% des actions de Chaco, qui travaille en Bolivie dans l’exploration et l’exploitation de gisements, gère une compagnie d’électricité et une usine de distribution de gaz naturel et de gaz dérivé du pétrole.
La compagnie Chaco, qui a depuis plusieurs années un contentieux juridique avec l’Etat bolivien, n’est pas parvenu à un accord, rappelle-t-on dans les milieux pétroliers.
La plupart des compagnies pétrolières étrangères opérant en Bolivie ont reporté leurs investissements dans l’exploration et l’exploitation de gisements de gaz. Elles se contentent de faire de la maintenance pour leurs installations existantes, explique la Chambre bolivienne des Hydrocarbures de Santa Cruz (est), la région la plus riches de Bolivie.
Les compagnies pétrolières critiquent régulièrement le manque de sécurité juridique depuis l’arrivée au pouvoir en 2006 du président de gauche.
La Bolivie possède les deuxièmes réserves de gaz d’Amérique du sud après celles du Venezuela.