[24/01/2009 12:01:21] TRIPOLI (AFP)
éro un libyen Mouammar Kadhafi, en novembre 2008 (Photo : Genia Savilov) |
Le numéro un libyen Mouammar Kadhafi a indiqué que son pays avait l’intention de nationaliser les compagnies pétrolières étrangères opérant en Libye si le prix du baril de pétrole ne grimpait pas autours de 100 dollars, a rapporté samedi l’agence libyenne Jana.
“Il y a des appels à la nationalisation de l’industrie du pétrole et de gaz. Nous souhaitons que cela ne se produise pas. Nous espérons que le prix du pétrole augmente à un niveau raisonnable”, a déclaré le colonel Kadhafi lors d’un dîner vendredi soir à l’honneur du roi d’Espagne Juan Carlos en visite à Tripoli.
M. Kadhafi faisait référence aux appels à la nationalisation, lancés tout au long de la semaine par des médias officiels, en vue de mieux contrôler la production, selon eux, et réagir à la baisse des prix.
“Un prix qui se stabiliserait autour de 100 dollars (…) est le prix raisonnable visé”, a-t-il dit, estimant qu’un des moyens pour parvenir à un tel niveau de prix était de “contrôler l’industrie du pétrole sans participation étrangère”.
Estimant que la nationalisation était “un droit légitime”, le dirigeant libyen a tenté toutefois de rassurer les sociétés pétrolières opérant dans son pays, affirmant qu’une telle décision ne sera pas prise subitement.
“Dans le passé, les décisions de nationalisation étaient prises unilatéralement et brusquement (…) Mais aujourd’hui je ne pense pas que les organes exécutifs (libyens) prennent subitement de telles décisions comme ce fut le cas dans le passé”.
“Il doit y avoir un compromis avec le partenaire étranger”, a-t-il ajouté.
Les appels à la nationalisation ont suscité la crainte des compagnies pétrolières, alors que des observateurs estiment qu’il s’agissait d’un moyen de pression sur ces sociétés pour qu’elles acceptent des parts de production moins importantes.
“Je sais que ces appels ont gêné les dirigeants des sociétés (…) La preuve c’est qu’un bon nombre de directeurs de compagnies espagnoles opérant en Libye accompagnent sa majesté (le roi d’Espagne)”, a déclaré Kadhafi.
“Je partage leur inquiétude (…) et j’espère que le prix du pétrole augmentera pour ne pas être obligé d’adopter une telle politique”, a-t-il encore dit.
A l’arrivée au pouvoir du colonel Kadhafi en 1969, les compagnies pétrolières, majoritairement américaines, extrayaient du sol libyen plus de 2 millions de barils par jour. Mais très vite, le numéro un libyen nationalise le pétrole, limite la production et crée la Compagnie nationale du pétrole (NOC) qui constituera des joint-ventures avec des participations minoritaires des compagnies étrangères.
Après vingt ans de mise à l’écart, la Libye qui possède des réserves de pétrole évaluées aujourd’hui à 42 milliards de barils, a vu affluer toutes les compagnies pétrolières occidentales avides de brut qui s’affrontent dans des enchères.
Ce pays qui produit près de 1,7 mbj souhaite “rétablir l’équilibre des cours de pétrole” qui ont perdu plus de 100 dollars depuis juillet, quand ils avaient atteint des sommets au dessus de 147 dollars le baril.