égienne Kristin Halvorsen, le 26 janvier 2009 à Oslo (Photo : Lise Aaserud) |
[26/01/2009 14:35:38] OSLO (AFP) Le gouvernement norvégien a présenté lundi un plan de relance de 20 milliards de couronnes (2,2 milliards d’euros) destiné à limiter les effets de la crise et soutenir l’emploi dans le pays scandinave, où la croissance risque d’être nulle cette année.
Annoncé à moins de huit mois des prochaines élections législatives, ce plan de relance est le plus important de ce type en Norvège depuis plus de 30 ans, a affirmé la ministre des Finances Kristin Halvorsen devant le Parlement.
Il porte essentiellement sur des investissements dans les infrastructures (routes, voies ferrées) et dans l’entretien d’édifices publics, et comprend des allégements fiscaux pour les entreprises.
“On ne va pas réussir à enrayer la montée du chômage, mais l’objectif est de limiter la hausse”, a déclaré Mme Halvorsen à la presse, juste avant la présentation du plan.
Celui-ci est “une bonne réponse à de mauvaises nouvelles”, a-t-elle dit.
Pour 2009, le gouvernement de centre-gauche a fortement revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l’année en cours, estimant désormais que celle-ci sera “nulle” contre 1,9% attendu auparavant.
“Alors que l’on tablait sur une croissance du PIB continental d’un peu moins de 2%, on estime maintenant qu’on aura une croissance nulle cette année”, a affirmé Mme Halvorsen.
“Ce sera une année difficile”, a-t-elle prévenu.
Le produit intérieur brut (PIB) “continental” est retranché des hydrocarbures et du transport maritime. Selon les économistes, il fournit un diagnostic plus précis de l’économie norvégienne.
Face à ce ralentissement prononcé, la Banque (centrale) de Norvège a vigoureusement réduit -de 2,75 points- son principal taux directeur depuis la mi-octobre, ramenant son folio à 3,0%.
Le pays nordique pourrait néanmoins ne pas échapper à une récession. Début décembre, le Bureau central de statistique (SSB) a estimé que le PIB devrait reculer de 0,4% cette année.
Les mesures présentées lundi seront financées par une ponction, plus large que d’ordinaire, dans les recettes pétrolières publiques, traditionnellement versées dans leur quasi-totalité dans un fonds de pension.
La Norvège est l’un des principaux exportateurs de pétrole et de gaz naturel au monde.
Le ralentissement se traduit par une forte poussée du chômage, même si celui-ci reste modeste en comparaison aux autres pays.
En décembre, le nombre de demandeurs d’emploi enregistrés auprès de l’Administration du travail et des affaires sociales NAV a augmenté sensiblement pour approcher 51.000 personnes (+5.000 sur un mois), soit 2,0% de la population active.
Mme Halvorsen a estimé que ses mesures, qui se décomposent entre 16,75 milliards de couronnes de dépenses nouvelles et 3,25 milliards d’allégements fiscaux, permettraient de créer ou préserver 15.000 emplois.
Une goutte d’eau au regard du nombre d’emplois qui risquent d’être détruits.
Début décembre, SSB jugeait que, même avec un plan de relance de 30 milliards de couronnes, c’est-à-dire bien supérieur à celui présenté lundi, le nombre de chômeurs grimperait à 120.000 personnes en 2010, soit 4,6% de la population active.
A quelques longueurs de législatives prévues le 14 septembre, l’opposition de droite a qualifié le plan d'”insuffisant” et déploré qu’il ne prévoie pas une baisse généralisée de la fiscalité.
Le 9 février, le gouvernement présentera aussi des mesures supplémentaires pour accroître la capacité de prêt des banques qui ont déjà bénéficié en octobre d’un plan de sauvetage de 350 milliards de couronnes.