Crise : “très peu a été fait” depuis le G20 selon Strauss-Kahn

[26/01/2009 17:47:18] WASHINGTON (AFP)

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énéral du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn, le 26 janvier 2009 à Washington. (Photo : Jim Watson)

Le directeur général du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn a déploré lundi que “très peu” avait été fait contre la crise financière depuis la réunion des principaux pays industrialisés et en développement du G20 il y a deux mois.

“Nous nous sommes réunis ici à Washington à la mi-novembre pour dire que nous allions recapitaliser les banques, révéler leurs pertes, mettre en place des plans de relance”, a-t-il rappelé lors d’une conférence à l’université de Georgetown à Washington.

“Très peu a été fait. Je ne dis pas que rien n’a été fait. Mais cela bouge très, très lentement”, a-t-il regretté.

“Au FMI, nous avons l’expérience de 22 crises bancaires dans le monde (…) Mais il y a une constante: tant que toutes les pertes n’ont pas été révélées (…), tant que toutes les banques n’ont pas été nettoyées, on ne peut pas trouver un chemin de sortie” à la crise, a-t-il expliqué.

“Ce qui a été bien géré, je pense, au niveau mondial est la question de la liquidité, avec la coordination mondiale entre les banques centrales”, a poursuivi M. Strauss-Kahn.

“Concernant la restructuration du secteur financier et la politique de relance, cela a soulevé beaucoup de passion en faveur d’une coordination. Mais parfois, vous avez vu exactement le contraire”, selon le dirigeant de l’institution multilatérale.

“Un pays agissait pour protéger ses nationaux, ce qui est politiquement compréhensible, mais à l’évidence ne contribue pas à résoudre la crise”, a-t-il relevé.

“Souvenez-vous de ce qui s’est passé avec les Irlandais il y a quelques mois (quand l’Irlande a décidé fin septembre de garantir sans limite les dépôts dans ses banques, ndlr): ce type de politique est exactement le contraire de ce dont nous avons besoin. Donc il n’est pas exact de dire que la coopération et la coordination sont au mieux”, a précisé M. Strauss-Kahn.