Lundi noir pour l’emploi aux USA, nouvelle série de plans sociaux

[26/01/2009 23:18:09] NEW YORK (AFP)

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à Echirolles, dans les Alpes (Photo : Jean-Pierre Clatot)

Une série de grandes entreprises américaines ont annoncé lundi de nouvelles charrettes de suppressions d’emplois, portant sur plusieurs dizaines de milliers de postes, pour se préparer à une année 2009 qui s’annonce terrible.

Le président Barack Obama, ouvrant sa conférence de presse sur une énumération des restructurations dévoilées depuis quelques jours, a souligné que ces mesures frappaient des hommes de chair et de sang “dont les familles ont été percutées et dont les rêves ont été mis de côté”.

M. Obama a promis “d’agir avec un sens de l’urgence” pour faire passer son plan de relance de l’activité. “Je suis impatient de signer un plan de reprise et de réinvestissement qui remettra des millions d’Américains sur le chemin de l’emploi et posera les jalons d’une reprise durable”, a-t-il ajouté.

Car tous les secteurs de la première économie mondiale semblent désormais touchés par les suppressions d’emploi.

Les mesures les plus drastiques ont été annoncées par le constructeur d’engins de chantier Caterpillar, avec 20.000 postes supprimés dans le monde (18% des effectifs), pour s’adapter à l’année “la plus faible de l’après-guerre”.

Dans la pharmacie, Pfizer a couplé l’annonce du rachat de son concurrent Wyeth à celle de la suppression de 10% de ses effectifs à l’horizon 2011, afin de dégager des économies de 2 milliards de dollars. Avec l’apport de Wyeth, Pfizer emploiera quelque 137.000 personnes dans le monde.

L’opérateur de télécoms Sprint Nextel a présenté un plan social touchant 8.000 postes (14% des effectifs) pour “avoir une structure de coûts compétitive et pour rester sain financièrement dans cet environnement économique difficile”.

Présent sur un marché sinistré par la crise de l’immobilier, le spécialiste du bricolage Home Depot a annoncé un objectif de 7.000 suppressions (2% des effectifs).

Chez Caterpillar, Sprint Nextel et Home Depot, les suppressions d’emploi doivent intervenir d’ici à la fin mars.

Le fabricant de composants électroniques Texas Instruments a annoncé qu’il allait sacrifier 12% de ses effectifs, soit 3.400 emplois (1.800 licenciements secs et 1.600 départs volontaires) en 2009.

Le constructeur automobile General Motors, actuellement sous perfusion des pouvoirs publics qui y ont injecté 4 milliards de dollars le mois dernier, compte supprimer 2.000 emplois, après avoir mis plusieurs de ses usines américaines au chômage technique ces derniers mois.

La semaine dernière, le constructeur de motos Harley-Davidson avait annoncé 1.100 suppressions de postes sur deux ans.

Par ailleurs, le leader mondial du carton d’emballage Smurfit-Stone s’est placé en dépôt de bilan, souffrant d’une demande en déclin et “du gel du marché du crédit”, qui lui empêche d’avoir les fonds nécessaire pour traverser la crise. Le groupe, qui emploie 22.000 personnes, va maintenant devoir se restructurer sous la supervision d’un juge.

Près de 600.000 nouveaux chômeurs se sont inscrits sur les registres dans la semaine achevée le 17 janvier. Le taux de chômage est désormais à un niveau record en 16 ans, à 7,2%.

Tous les groupes ont justifié lundi leurs annonces par la dureté de l’environnement économique et leurs craintes pour 2009. Caterpillar anticipe ainsi un chute de 20% de son chiffre d’affaires cette année.

Selon une étude du cabinet Challenger parue lundi, “avec la plongée plus profonde de l’économie en récession, les entreprises recourent de plus en plus à la +boîte à outils des réductions de coûts+”.

Néanmoins, “le plus surprenant (…) est que près de la moitié des entreprises interrogées ont été capables à ce jour d’éviter les licenciements définitifs”, affirme cette étude, citant des options alternatives comme le gel des salaires et primes, ou encore l’arrêt des contributions au plan retraite des employés.