Le “Mac”, 25 ans après sa naissance, arrive à l’âge adulte

[24/01/2009 15:54:54] SAN FRANCISCO (AFP)

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èles d’ordinateurs portables lors du MacWorld, le 6 janvier 2009 à San Francisco (Photo : Justin Sullivan)

Les ordinateurs Macintosh s’apprêtent à fêter leurs 25 ans avec une vigueur toute juvénile, et Peter Friess se souvient comme si c’était hier du jour où il a reçu un des premiers “Mac” des mains de Steve Jobs lui-même, le légendaire patron de la société.

A l’époque, âgé d’une vingtaine d’années, Peter Friess répertoriait des montres anciennes pour le musée Deutsches de Bonn, quand il a appris que la jeune société Apple, fondée en 1976, avait construit un ordinateur.

“Le Deutches était le plus grand musée scientifique du monde, et pas un seul bureau n’était équipé d’ordinateur à l’époque”, se rapelle M. Friess, aujourd’hui président à 49 ans du Musée Tech de l’Innovation installé au coeur de la Silicon Valley, au sud de la métropole californienne de San Francisco.

“J’ai appelé Apple, à Munich, pour leur dire que j’avais vraiment besoin d’un ordinateur”.

M. Jobs se trouvait justement à Munich. Il s’est rendu au musée avec un ordinateur pour M. Fries, un autre pour le directeur de l’établissement.

“J’étais juste un artisan travaillant au sous-sol, peut-être le plus modeste employé du musée, et Steve Jobs m’a donné, à moi et au directeur, des ordinateurs”, s’émerveille encore M. Friess. “Je lui ai serré la main. Je ne sais pas s’il s’en souvient, mais moi, oui. J’ai toujours cet ordinateur”.

Quand les premiers Macintosh – baptisés selon la légende en hommage à la variété de pommes préférées de leur co-inventeur Jef Raskin – ont été commercialisés, le 24 janvier 1984, Apple, fondée dans un garage californien par M. Jobs et Steve Wozniak, en était encore à ses premiers pas.

La société a marqué la sortie de son premier produit grand public avec une publicité restée légendaire, inspirée du roman “1984” de George Orwell, symbolisant l’irruption d’une novation révolutionnaire dans un univers totalitaire et uniforme.

Parmi les innovations du Macintosh, la souris, permettant de faire bouger un curseur sur l’écran, et des icônes figuratives pour ouvrir diverses fonctions: la première interface graphique pour utilisateurs, évitant de taper de longues suites de chiffres et de lettres, et mettant l’informatique à la portée des non spécialistes.

Dès leurs débuts, les ordinateurs Apple se sont ainsi acquis la réputation d’une gamme de qualité au fonctionnement très intuitif.

En gardant jalousement sa technologie, Apple a continué à fabriquer des Macintosh dont la qualité n’avait d’égal que le prix, également élevé, adoptés d’emblée par les créatifs.

Plusieurs centaines de kilomètres plus au nord, une jeune société de logiciels, Microsoft vendait sous licence ses systèmes d’exploitation et autres programmes permettant à d’autres fabricants de sortir des ordinateurs plus abordables.

“Dans un Mac”, assure M. Fiess “tout s’imbrique, les programmes et les matériels vont ensembre d’une façon que je n’ai jamais vue ailleurs: la forme épouse la fonction”.

En 1985, les Macintosh étaient encore confidentiels, quand M. Jobs a été évincé à la suite d’une lutte de pouvoir. En son absence, Apple a lourdement souffert, avant de rebondir avec le retour de M. Jobs en 1997.

C’est après cette date qu’Apple a sorti des nouveautés qui ont changé les modes de consommation des médias, avec les baladeurs numériques iPods, la boutique de programmes en ligne iTunes, et les téléphones iPhones. Ces innovations à leur tour ont donné un coup de jeune aux “Macs”.

Et puis Apple a fait en sorte que ses produits puissent fonctionner avec les logiciels Microsoft, supprimant un obstacle majeur à la conversion de nouveaux fidèles.

Le succès ne se dément pas: Apple a publié mercredi un bénéfice trimestriel record de 1,61 milliard de dollars, avec une hausse de 9% des ventes de Macintosh, soit 2,52 millions d’exemplaires (sur un total de quelque 77,3 millions d’ordinateurs vendus dans le monde). Aux Etats-Unis, Apple se place à une enviable 4e place, avec une part de marché de 7,2%, selon le cabinet de marketing IDC.