[27/01/2009 09:18:58] TOKYO (AFP)
à Tokyo (Photo : Yoshikazu Tsuno) |
Le gouvernement japonais a annoncé mardi qu’il allait injecter des capitaux publics dans les entreprises de tous les secteurs de l’économie menacées par la crise mondiale, une nouvelle qui a provoqué un bond de près de 5% en clôture à la Bourse de Tokyo.
Peu de détails ont été dévoilés sur ce plan gouvernemental, qui selon les médias devrait atteindre 1.000 milliards de yens (8,5 milliards d’euros). Il s’ajoute à des mesures de soutien au secteur financier votées par le parlement en décembre, en vertu desquelles l’Etat japonais compte renflouer à hauteur de 2.000 milliards de yens les banques qui en auront besoin.
Le ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (Meti) a indiqué que le nouveau plan permettrait à des institutions financières publiques, comme la Japan Finance Corporation, de couvrir jusqu’à 80% des pertes subies par les entreprises en raison de la crise économique. Les critères pour bénéficier de ces aides publiques sont en cours d’élaboration, a-t-il précisé.
Un responsable du Meti a ajouté que le plan s’adresserait aux grandes entreprises ayant de fortes chances de survivre à la récession actuelle, ainsi qu’aux sociétés qui jouent un rôle vital pour les économies régionales.
“Nous voulons aider les entreprises qui sont extrêmement importantes pour le pays et pour les régions”, a expliqué ce responsable. Selon la presse, les entreprises qui recevront de l’aide publique devront, en contrepartie, adopter un plan de redressement sur quatre ans.
La crise mondiale frappe durement le Japon, entré en récession depuis le troisième trimestre 2008. La Banque du Japon a prédit la semaine dernière que la deuxième économie mondiale continuerait à se contracter jusqu’en mars 2010.
La Bourse de Tokyo a salué le plan gouvernemental. Après deux séances consécutives de forte baisse, l’indice Nikkei des valeurs vedettes a flambé de 4,93%. La hausse, également aidée par un léger repli du yen face au dollar et à l’euro, a même atteint 5,64% en cours de séance.
“Les marchés ont applaudi le plan car il va permettre à des capitaux d’affluer vers les entreprises et l’économie. C’est positif, et les craintes de faillites d’entreprises se sont atténuées”, a commenté Hideyuki Ishiguro, stratège à la maison de courtage Okasan Securities.
Mais selon lui, cette vague d’optimisme boursier sera de courte durée car “les conditions économiques générales restent mauvaises, et il est peu probable que le plan parvienne à revitaliser l’économie à moyen et long terme”.
La vague de résultats trimestriels d’entreprises qui démarre cette semaine devrait donner la mesure de la gravité de la situation au Japon.
Le groupe de services financiers Nomura, qui a ouvert le bal mardi, a annoncé une perte nette record de 342,9 milliards de yens (2,9 milliards d’euros) pour les trois mois d’octobre à décembre, durement frappé par la chute des marchés mondiaux, par son exposition en Islande et par la fraude perpétrée par le gérant de fonds new-yorkais Bernard Madoff.
La semaine dernière, le géant de l’électronique Sony avait annoncé qu’il s’attendait à subir une perte d’exploitation record de 260 milliards de yens (2,16 milliards d’euros) lors de l’exercice 2008-2009 en cours, à cause de la chute de la demande mondiale.
La crise frappe également de plein fouet les constructeurs automobiles. Les douze plus importants d’entre eux vont supprimer au moins 25.000 postes au Japon d’ici fin mars 2009 et réduire leur production mondiale de 3 millions d’unités. Toyota, tout juste sacré numéro un mondial du secteur, prévoit de subir en 2008-2009 la première perte d’exploitation de son histoire.