Logements neufs : les mises en chantier chutent de plus de 15% en 2008

[27/01/2009 15:21:47] PARIS (AFP)

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ût 2008 à May-sur-Orne (Calvados). (Photo : Mychèle Daniau)

Le secteur du bâtiment prévoit une nouvelle chute des mises en chantier des logements neufs en France en 2009, après une baisse de 15% en 2008, malgré le plan de relance de l’économie et la loi Boutin sur le logement examinée depuis mardi à l’Assemblée Nationale.

Le nombre de logements commencés en 2008 s’est élevé à 368.609 contre 437.086 en 2007, année record depuis la fin des années 1970, soit une chute de 15,7%, et le nombre de permis de construire s’est replié de 16,7%, a annoncé mardi le ministère de l’Ecologie.

Pour répondre à la demande de logements non satisfaite en France, l’objectif affiché du gouvernement était de 500.000 nouveaux logements par an.

Les baisses les plus importantes de mises en chantier sont relevées en Haute-Normandie (-38,8%), en Bourgogne (-32,7%), dans les Pays de la Loire (-28,1%), en Midi-Pyrénées (-25,7%), dans le Limousin (-24,9%) et en Provence-Côte d’Azur (-19,5%).

A l’inverse, les régions qui résistent le mieux sont Champagne-Ardenne (-4,3%) et l’Ile-de-France (-4,7%).

“Les mises en chantier vont encore continuer à baisser en 2009 suite aux très mauvaises ventes de logements neufs pendant le second semestre 2008”, déclare à l’AFP Jean-François Gabilla, président de la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC).

Les ventes, en très grande majorité sur plan, des promoteurs immobiliers (non compris le secteur des maisons individuelles) devraient en effet être un peu supérieures à 75.000 en 2008 contre 127.400 en 2007, soit une baisse historique de 40%, selon M. Gabilla.

Pour le président de la FPC et pour Michel Mouillart, professeur d’économie à l’Université Paris X-Nanterre, les mises en chantier devraient être comprises entre 320.000 et 330.000 en 2009, soit une nouvelle baisse supérieure à 10%.

La chute aurait pu être encore plus brutale si la loi de finances rectificative 2008, traduction du plan de relance, n’avait pas créé un dispositif de déduction d’impôts, jugé par les professionnels très généreux, pour les investisseurs achetant des logements neufs afin de les mettre en location dans les zones où la France manque le plus de logements.

La situation n’est guère meilleure dans l’ancien où, selon la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), le nombre de transactions a chuté d’au moins 15%, passant de 700.000 en 2007 à moins de 600.000 en 2008.

Mais des motifs d’espoir existent. Ainsi la nouvelle baisse des taux d’intérêt des crédits immobiliers, revenus en moyenne à 4,81% en janvier contre 5,15% en novembre, selon une étude de l’Observatoire Crédit Logement/CSA publiée mardi. Ce taux devrait même baisser à l’été entre 4,25% et 4,50%, selon M. Mouillart.

“Cette amélioration des conditions de crédit et l’obligation pour les banques de consentir à nouveau des prêts si elles ne veulent pas se retrouver sans produit net bancaire dans quelques années peuvent contrebalancer l’attentisme des acquéreurs”, souligne M. Mouillart.

La mauvaise santé du neuf, qui représente la moitié du secteur, a des conséquences sur l’ensemble du bâtiment, un des puissants moteurs de l’économie française avec un chiffre d’affaires de 129 milliards d’euros en 2008.

“Notre activité en 2009 devrait être en baisse de 4% en volume”, affirme Didier Ridoret, le président de la Fédération française du bâtiment, pour qui le plan de relance et la loi Boutin, avec notamment l’extension au logement collectif du dispositif de la “maison à 15 euros”, ne devraient produire leurs premiers effets “qu’à partir de septembre”.