Ouverture mercredi du Forum de Davos qui se rêve en “pompier” de l’économie mondiale

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à la veille de l’ouverture du Forum de Davos en Suisse, le 27 janvier 2009 (Photo : Fabrice Coffrini)

[27/01/2009 15:19:03] GENEVE (AFP) Le gotha international de la politique et des affaires se retrouve mercredi pour le grand round annuel du Forum de Davos (Suisse), longtemps symbole du capitalisme flamboyant qui se rêve désormais en pompier de l’économie mondiale.

Lieu de rencontre privilégié de quelque 2.50O hauts responsables, la 39ème édition du Forum de Davos se déroulera cette année dans une atmosphère inhabituellement morose pour ce rendez-vous traditionnellement propice aux autosatisfactions.

Crise financière, économique, systémique et menaces liées au changement climatique tiendront le haut du pavé durant les cinq jours de “brain storming” dans la station des Alpes suisses.

Le président fondateur du Forum économique mondial (WEF), Klaus Schwab, l’a promis, les participants vont tenter d’aider le processus du G20 avant la rencontre prévue à Londres début avril.

“Nous sommes encore au milieu de la crise”, a reconnu M. Schwab à Genève espérant que Davos, autrefois connu pour ses sanatoriums pour tuberculeux, sera le lieu où une “convalescence” mondiale se dessinera.

Pour cela, l’ancien professeur d’économie compte sur un panel fourni de personnalités. Parmi les 43 chefs d’Etat et de gouvernement (le double par rapport au quota habituel, selon le WEF), le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, aura l’honneur, pour sa première visite, du discours inaugural.

Autre invité de marque, son homologue chinois Wen Jiabao sera accompagné d’une suite importante d’hommes d’affaires. Sans compter les habitués, tels la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement britannique Gordon Brown.

Mais l’absence de représentant significatif de la toute nouvelle équipe du président américain Barack Obama, jète une ombre sur l’ambitieux programme du WEF.

Face à la gravité de la crise aux Etats-Unis, “ce n’est vraiment pas le moment pour eux d’aller se promener à Davos”, justifie le professeur de l’IMD à Lausanne, Jean-Pierre Lehmann.

Ainsi les experts n’attendent pas de miracle. D’autant plus, selon eux, que les remèdes qui risquent d’être évoqués dans ce haut lieu du capitalisme ont peu de chance de marquer une rupture avec l’idéologie dominante.

D’ailleurs, peu attendent un mea culpa des “pyromanes transformés en pompiers”, selon l’expression d’un économiste habitué des lieux.

“Il y a toujours eu une note de capitalisme évangélique durant les précédents Davos et jamais de débat fondamental sur le système”, renchérit M. Lehmann.

“Je suis particulièrement curieux de voir s’il y aura des actes de contrition”, ajoute-t-il, s’interrogeant avec une pointe d’ironie: malgré “tous ces brillants esprits, comment se fait-il que nous ayons tous été surpris par la tourmente?”.

De fait, rares ont été les consensus issus de la réunion qui ne se soient pas trompés. L’année dernière, le Forum avait promis un salut mondial venus des pays émergents…

Il faut prendre Davos pour ce qu’il est, rappelle un économiste proche du sérail: un “lieu de conférences” dont l’avantage majeur est de donner “l’opportunité” à des responsables “de se rencontrer dans un cadre neutre”.

Ainsi, le milliardaire Bill Gates y côtoiera le chef de la Banque centrale européenne Jean-claude Trichet ou encore le patron de Renault, Carlos Ghosn.

A quelques jours du grand rendez-vous, la station suisse en ébullition se prépare au traditionnel ballet de grosses voitures et d’hélicoptères. Les deux hôtels cinq étoiles, où le gotha invité se dispute les quelque 400 chambres, s’apprêtent pour le rush général.

Mais cette année, la cure d’amaigrissement mondial devrait également se faire sentir dans les célèbres fêtes qui jalonnent la semaine du Forum. Et le champagne ne devrait plus couler à flots.