La maîtrise des systèmes d’information constitue un enjeu
stratégique pour les entreprises du secteur public tout comme celles du secteur
privé. Outre l’amélioration des performances, elle permet la simulation de
l’innovation et la création de valeur. Des Journées des Systèmes d’Information,
se sont, ainsi, tenues le 27 janvier 2009 au parc technologique El Ghazala sous
le thème «Système d’Information : vecteur de création de valeur, de performance
et de compétitivité de l’entreprise».
L’objectif de cette 1ère édition est de construire un espace de dialogue sur
les méthodes d’exploitation des systèmes d’information. Mme Lamia Chaffai
Sghaier, secrétaire d’Etat chargée de l’Informatique, de l’Internet et des
Logiciels libres, a indiqué que plusieurs textes de loi ont été promulgués pour
organiser le secteur des TIC, qui contribue à hauteur de 10% au PIB. Des mesures
présidentielles ont été également annoncées pour la consolidation des services
numériques et informatiques. On peut citer l’extension du pôle Elghazela des
technologies de la communication de 100.000 m² pour un coût de 100 MDT,
l’amélioration de l’infrastructure du très haut débit par la mise en place de
fibres optiques avec une enveloppe de 120 MDT. 300 zones industrielles seront,
également, couvertes par des liaisons utilisant des fibres optiques.
Manque de visibilité
Sur le terrain, la réalité du secteur des TIC montre un certain déphasage
avec les efforts déployés sur le plan institutionnel. «Il y a une confiance à
rétablir au niveau du marché des Technologies de l’information. Les projets sont
devenus complexes. Il y a un décalage de perception de cette complexité de la
part des acteurs du secteur», a signalé M. Khélil Charfi, représentant de la
Chambre nationale syndicale des SSII (Sociétés de Services en Ingénierie
Informatique).
D’ailleurs, on compte un nombre insuffisant de projets TIC, dû à certaines
difficultés liées au délai, au budget et à la qualité. A ce niveau, M. Charfi a
indiqué qu’il est indispensable d’harmoniser les concepts des projets et se
mettre d’accord sur un référentiel commun.
D’autres dénoncent un manque de visibilité du secteur auprès du service
public qui n’a pas su profiter de son développement. «Cela est dû en partie à la
persistance des anciennes pratiques dirigistes. La compétition n’était pas un
impératif alors qu’actuellement il faut voir les avantages comparatifs de nos
compétiteurs», a précisé M. Fawzi Zaghbib, président de la Fédération nationale
des TIC au sein de l’UTICA.
En outre, il a indiqué que les investissements en TIC hors infrastructure
sont très faibles. «Il est impératif de repositionner les TIC dans le schéma de
développement du secteur public et des entreprises. Il ne faudrait plus
considérer les systèmes d’information en tant que charges d’exploitation»,
a-t-il expliqué.
Par ailleurs, l’accent a été mis sur l’externalisation du fait qu’elle permet
de rendre compte des coûts ainsi que la certification des services qui permet
d’amoindrir ces coûts et d’augmenter la productivité.
Retour d’expériences
Côté expériences, M. Adel Gaâloul, PDG de La Poste Tunisienne, a signalé que
l’intégration des systèmes d’information a permis à l’établissement de déployer
de services rapides et de satisfaire ses clients. «Durant les dix dernières
années, La Poste s’est transformée en améliorant sa qualité de services. Notre
chiffre d’affaires a progressé de 10% pour atteindre 180 MDT actuellement. 30%
du chiffre d’affaires sont directement issus de la transformation dans les TIC»,
a-t-il précisé, tout en ajoutant que La Poste compte intégrer trois dimensions
dans ses prochains projets qui sont la dimension postale, financière et
électronique.
Pour le Groupe Poulina Holding, le système d’information est considéré comme
un outil d’amélioration de productivité dans les tâches d’exploitation, un outil
d’aide à la décision, un support de changement dans l’organisation et une
ressource stratégique et un facteur clé de succès. M. Meher Kallel, directeur de
développement du Groupe, a indiqué que le système d’information réussit
lorsqu’il fait partie naturellement. «Dès le début, la valeur ajoutée devrait se
positionner à tous les niveaux. Le système d’information devrait être à la base
de la transparence et la cohérence de l’information. Un système d’information
qui n’a pas rendu l’entreprise plus transparente ne sert à rien», a-t-il ajouté.