Deux ans, beaucoup de travail, et d’argent pour être au
rendez-vous : le groupe Poulina n’a pas lésiné sur l’investissement et les
efforts pour que deux des plus importantes parmi ses sociétés agroalimentaires
–la Générale Industrielle des Produits Alimentaires (GIPA) et DICK- se mettent
en conformité par rapport à l’arrêté du 26 mai 2006 imposant aux unités
industrielles utilisant des produits alimentaires d’origine animale de faire
valider leurs programmes et procédés de contrôle sanitaire.
GIPA et DICK sont en effet les premières entreprises dans leurs secteurs
d’activités respectifs -production de glace, crème glacé, yaourts, jus et
pâtisserie, pour la première, et aviculture pour la seconde- à décrocher ce
sésame. Si ces deux entreprises sont parvenues à décrocher le fameux agrément,
c’est parce qu’elles n’en sont pas à leurs débuts en matière de sécurité
sanitaire, ainsi que l’ont souligné MM. Faouzi El Basti et Naoufel Sassi,
directeurs généraux respectivement de GIPA et de DICK-EL MAZRAA, lors d’une
conférence de presse, mardi 27 janvier 2009. DICK est déjà certifiée (HACCP,
octobre 2004) et ISO 9001/Version 2000 (mars 2006). GIPA l’est depuis plus
longtemps : ISO 94 (2000), HACCP DS 3027 (2002), et ISO 22000 (2007).
A la différence de ces différentes certifications -volontaire, décidée et
menée-, l’agrément sanitaire, délivré par la Direction générale des Services
vétérinaires, relevant du ministère de l’Agriculture et des Ressources
hydrauliques, est obligatoire. Et, surtout, très complexe, donc longue. «Nous
avons dû présenter notre dossier une bonne dizaine de fois pour, à chaque fois,
répondre à une nouvelle demande d’informations complémentaires ou de
clarification», explique un responsable de la sécurité sanitaire à DICK. Et la
longueur du processus tient au fait que «l’agrément engage la responsabilité de
l’organisme qui le délivre, en l’occurrence le ministère de l’Agriculture et des
Ressources hydrauliques, localement et, surtout, internationalement. Ce qui veut
dire qu’en cas de problème sanitaire, c’est tout le système tunisien de contrôle
sanitaire qui serait remis en question», explique Dr Moncef Mzah, du Laboratoire
Euro-Sud Conseil (LOSC), qui a accompagne GIPA et DICK dans leur quête de cet
agrément.
Et maintenant que GIPA et DICK ont ouvert une brèche, toutes les autres
entreprises des deux secteurs vont devoir leur emboîter le pas. La Centrale
Laitière du Cap Bon (CLC, groupe Meddeb) et Tunisie Lait ont déjà entrepris de
le faire. Les autres devront rapidement en faire de même. D’autant que la
pression des pouvoirs publics est plus forte que jamais. «Un récent conseil
ministériel a donné un nouvel délai jusqu’à fin 2009 aux centres de collecte de
lait et aux unités industrielles de transformation pour se mettre en conformité
avec l’agrément du 26 mai 2006 sur l’agrément sanitaire», rappelle Dr Mzah.
Passé ce délai, les centres de collecte récalcitrants ne toucheront plus la
subvention de 40 millimes par litre. Les nouveaux projets devront, eux,
décrocher l’agrément avant leur entrée en production.