Schneider Electric réduit coûts et emplois pour préserver sa marge

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énéral de Schneider Electric, à l’assemblée générale du groupe le 21 avril 2008 à Paris (Photo : Olivier Laban-Mattei)

[28/01/2009 14:13:47] PARIS (AFP) Le groupe français Schneider Electric a annoncé mercredi vouloir réaliser plus d’un milliard d’euros de réductions de coûts d’ici 2011, notamment en supprimant des emplois, pour maintenir sa rentabilité, alors que ses ventes doivent reculer en 2009 face à la crise économique.

Interrogé lors d’une conférence de presse sur d’éventuelles suppressions d’emplois liées à ce plan d’économies, le président du directoire du fabricant de matériel électrique, Jean-Pascal Tricoire, a répondu: “oui, il y en aura”.

Il a toutefois refusé d’avancer un chiffre, précisant que le groupe, qui a déjà supprimé environ 500 emplois aux Etats-Unis, en “discutait pays par pays avec les représentations des employés”.

Pour 2009, le directeur financier Pierre Bouchut a affirmé que “l’incertitude la plus grande prévaut aujourd’hui sur l’intensité et la durée de la crise”, plaçant le groupe dans l’incapacité “de faire des prévisions de croissance fiables”.

Néanmoins, le groupe estime que ses ventes vont baisser de 5 à 15% à données constantes, et que sa marge opérationnelle (EBITA) sera au “minimum de 12%”, hors coûts liés à la restructuration.

Après le programme d’entreprise de la période 2005 à 2008, Schneider Electric a présenté mercredi un nouveau plan de développement pour 2009-2011, marqué par de fortes réductions de coûts.

Au total, le groupe veut parvenir à économiser au moins 1,4 milliard d’euros d’ici 2011.

Pendant les trois années à venir, le groupe, dont la taille a quasiment doublé ces cinq dernières années au gré de nombreuses acquisitions, compte rationaliser son organisation.

“Nous voulons maintenant fonctionner comme une seule société”, a expliqué M. Tricoire, en présentant le programme, baptisé “One”, qui veut accélérer son développement dans les solutions d’efficacité énergétique et les pays en développement.

Dans le détail, Schneider Electric compte dégager 600 à 800 millions d’euros d’économies cumulées sur la période 2009-2011 en améliorant “la productivité de sa chaîne d’approvisionnement”, notamment en divisant par deux le nombre de ses fournisseurs et des produits référencés, ainsi qu’en réduisant ses centres de distribution.

La direction de Schneider a indiqué continuer “le repositionnement de ses sites dans des pays à bas coûts”.

De plus, le groupe vise à partir de 2011 “des économies structurelles de 600 millions d’euros par an” grâce à une “simplification des fonctions de support” (finances, ressources humaines, ventes et marketing). Un chiffre déjà annoncé à l’automne.

En raison de la “faible visibilité” engendrée par la crise économique, Schneider envisage la possibilité de procéder “si nécessaire” à une réduction supplémentaire de ses coûts de 400 millions d’euros dans les fonctions de support, a-t-il précisé.

Si le contexte économique était “normal”, Schneider juge avoir “un potentiel de marge EBITA de 13% à 16%”.

A la Bourse de Paris, l’action bondissait de 10,88% à 49,31 euros, dans un marché en progression de 2,41% vers 12H25 GMT. Les investisseurs appréciaient l’annonce d'”une fin d’année plus favorable que prévu”, selon la Société Générale.

Le groupe a terminé l’année 2008 avec une marge opérationnelle de 15%, comme attendu, et une croissance organique de son chiffre d’affaires de 6,6%, selon des résultats préliminaires publiés mercredi.

Schneider prévoyait une croissance de seulement 5,5%, mais avait abaissé ses prévisions à deux reprises sur le dernier trimestre. Début 2008, il tablait encore sur une croissance “minimum” de 8%.