Obama se dit confiant avant son premier grand test face à la crise

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éricains, dont le PDG de Google Eric Schmidt (d) le 28 janvier 200ç à Washington (Photo : Saul Loeb)

[28/01/2009 16:23:45] WASHINGTON (AFP) Le président américain Barack Obama s’est dit “confiant” mercredi dans l’adoption par le Congrès d’un gigantesque plan de relance économique, quelques heures avant un vote qui devait représenter sa première grande épreuve de politique intérieure.

“Je suis confiant, nous allons le faire adopter”, a dit M. Obama qui recevait mercredi matin à la Maison Blanche les patrons de grandes entreprises pour discuter des moyens de combattre la crise.

La Chambre des représentants devait se prononcer en fin d’après-midi sur un plan de 825 milliards de dollars, censé revigorer une économie qui paraît chaque jour aller plus mal, et sauver ou créer trois ou quatre millions d’emplois dans les toutes prochaines années.

L’approbation par la Chambre, où les amis démocrates de M. Obama sont majoritaires, paraissait faire peu de doute. L’adoption une fois confirmée, c’est le vote des adversaires républicains de M. Obama qui retiendra l’attention, comme le possible baromètre du climat politique à venir.

Puis le Sénat devra voter à son tour, peut-être la semaine prochaine. Les deux chambres devront ensuite négocier et s’entendre sur un texte qu’elles pourront approuver toutes les deux.

M. Obama, qui insiste sur l’urgence de la situation, voudrait voir le texte sur son bureau avant le 16 février pour le signer et permettre son application.

M. Obama a fait de la crise économique sa première priorité et a payé de sa personne pour que ce plan ne reçoive pas seulement l’acquiescement des démocrates qui l’ont élaboré, mais aussi du plus grand nombre possible de républicains.

Il s’agit de tenir la promesse faite de gouverner en passant outre aux appartenances politiques.

Il s’agit aussi de donner une caution politique à un plan qui devra rapidement prouver son efficacité à tous ceux qui doutent de lui.

Le plan est fait pour 275 milliards d’allègements fiscaux devant inciter à la consommation et à l’investissement, et de dépenses dans des chantiers publics, des aides aux gouvernements locaux ou des mesures sociales pour le reste.

Pour les républicains, hostiles par nature à l’intervention gouvernementale dans l’économie, le plan est trop onéreux et il ne comporte pas assez d’allègements fiscaux.

“Le problème de fond avec cette proposition de loi, ce n’est pas seulement qu’elle ne stimulera pas véritablement l’économie”, a dit à la chaîne CNBC un des dirigeants républicains à la Chambre, Eric Cantor, “c’est que les gens, les entreprises et les chefs d’entreprise, quand ils vont envisager l’avenir, vont y voir des milliers de milliards de dollars de dette supplémentaire”.

M. Obama s’est employé à emporter la conviction des républicains. Il a reçu leurs dirigeants, avec ceux des démocrates, vendredi à la Maison Blanche. Mardi, une semaine seulement après son investiture, il s’est rendu au Congrès, et a passé plusieurs heures avec les républicains.

“Le principal message que j’ai, c’est que les statistiques soulignent tous les jours l’urgence de la situation économique. Les Américains attendent de nous que nous agissions”, a alors dit M. Obama au lendemain d’un lundi noir au cours duquel de grandes entreprises ont annoncé la suppression de dizaines de milliers d’emplois.

“Je ne m’attends pas à un accord à 100% de la part de mes collègues républicains, mais j’espère que nous saurons tous mettre la politique de côté et faire ce qu’il faut pour les Américains”, a-t-il dit.

M. Obama et les siens sont intervenus auprès des démocrates pour qu’ils renoncent à certaines dispositions du plan que les républicains citaient en exemple d’argent mal employé. Ils se sont dits ouverts à la contribution des républicains.

Ces derniers ont salué les efforts de M. Obama, mais la visite de celui-ci mardi n’a pas semblé les infléchir. Cependant, les républicains, durement éprouvés par les défaites électorales des dernières années, ont aussi à perdre en s’opposant aux projets d’un président populaire.