électronique de Las Vegas (Nevada), le 9 janvier 2009 (Photo : Ethan Miller) |
[29/01/2009 07:41:17] TOKYO (AFP) Le conglomérat japonais Toshiba a annoncé jeudi avoir subi de lourdes pertes au terme des neuf premiers mois de l’exercice 2008-2009, et lancé un sévère avertissement sur ses résultats annuels à cause de la conjoncture mondiale détériorée qui plombe les ventes et hisse le yen.
Sur les mois d’avril à décembre, Toshiba a enduré une perte nette de 159,6 milliards de yens (1,33 milliard d’euros) pour un chiffre d’affaires qui a chuté de 10,5% sur un an à 4.984 milliards de yens.
La hausse de la devise japonaise face au dollar et à l’euro, couplée à un net déclin des prix des mémoires flash NAND (une spécialité du groupe), a durement affecté sa santé financière.
Toshiba, qui avait déjà fortement abaissé ses prévisions mi-septembre, s’attend désormais à terminer l’année dans le rouge, avec une perte nette de 280 milliards de yens (2,33 milliards d’euros).
Cette déconvenue découle du creusement pire que prévu de son déficit dans le domaine des semi-conducteurs (mémoires flash NAND essentiellement) et du plongeon des bénéfices tirés des appareils grand public malmenés par une concurrence féroce.
Toshiba escomptait auparavant un gain net annuel de 70 milliards de yens et espérait même initialement, en début d’exercice, un bénéfice net de 130 milliards, stable sur un an.
Son chiffre d’affaires annuel, qui devait rester à peu près étale par rapport à l’exercice passé à 7.700 milliards de yens, devrait finalement s’effondrer de quelque 1.000 milliards de yens à 6.700 milliards (-12,5% sur un an).
Toshiba s’attend enfin à une perte d’exploitation de 280 milliards de yens, alors qu’il tablait précédemment sur un profit de 150 milliards.
Le troisième trimestre (octobre à décembre), pendant lequel la récession internationale s’est confirmée, a été terrible pour les finances du groupe.
Son chiffre d’affaires pour cette période a en effet dégringolé de 20,8% par rapport au même laps de temps de 2007 à 1.488,3 milliards de yens.
Il a dans le même temps déploré un déficit d’exploitation de 158,83 milliards et une perte nette de 121 milliards.
“Même si durant ces mois l’activité des équipements publics (centrales électriques, ascenseurs, etc.) est redevenue profitable, cela n’a pas compensé les pertes de celle des semi-conducteurs et la chute des bénéfices dans les produits électroniques et électroménagers, à cause de la crise financière et économique”, a expliqué Toshiba dans un communiqué.
Cependant, en dépit des difficultés actuelles qu’il rencontre avec ses mémoires Flash, Toshiba a décidé de renforcer sa présence dans ce domaine en reprenant pour 160 milliards de yens (1,3 milliard d’euros) à l’américain SanDisk une partie des usines qu’il détient avec ce dernier au Japon.
“Nous pensons qu’à long terme le marché des mémoires flash va continuer de croître essentiellement grâce aux besoins pour les téléphones portables, les PC, divers produits électroniques et ménagers”, a justifié Toshiba qui avait déjà fait part de cette intention en octobre, sans fournir alors de détails.
“En reprenant à notre partenaire des installations déjà en place, nous pourrons élever notre production pour un coût inférieur à celui exigé par la construction de nouvelles lignes et cela nous permettra d’aller plus vite”, a-t-il ajouté.
Toshiba prévoit par ailleurs de réduire ses dépenses d’investissement par rapport aux plans initiaux, pour ménager sa trésorerie en attendant que l’environnement financier s’améliore et que le marché reprenne de la vigueur.