Zone euro : l’accès au crédit de plus en plus tendu, selon des chiffres BCE

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ée (Photo : Koen Suyk)

[29/01/2009 11:31:55] FRANCFORT (AFP) La difficulté d’accéder aux crédits en zone euro augmente tandis que l’inflation continue à se résorber, selon des statistiques diffusées jeudi par la Banque centrale européenne (BCE) qui plaident en faveur de nouvelles baisses de taux directeurs.

Les crédits au secteur privé ont affiché une hausse sur un an de 5,8% en décembre, une cassure nette après la hausse de 7,1% obtenue encore en novembre, selon un communiqué de l’insitution de Francfort (ouest).

“C’est une preuve supplémentaire que les conditions plus tendues du crédit se font sentir”, estime Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics.

De son côté, la masse monétaire M3, indicateur avancé d’inflation en zone euro, a de nouveau ralenti, nettement plus que les prévisions.

L’agrégat, qui rassemble l’argent disponible à court terme pour l’achat de bien, a augmenté de 7,3% sur un an, après 7,7% le mois précédent, tandis que les économistes avaient parié dans leur consensus sur 7,6%.

La masse monétaire M3 mesure les liquidités en circulation et placements à très court terme. La BCE continue de s’appuyer sur cet indicateur pour évaluer l’évolution des prix, même si sa fiabilité a été mise en cause ces dernières années, y compris dans les rangs de l’institution. Elle n’utilise d’ailleurs plus son objectif de croissance pour l’agrégat.

Elle en possède un en revanche pour les prix à la consommation. Son objectif de stabilité des prix à moyen terme est un taux d’inflation légèrement inférieur mais proche de 2%.

Pour les économistes, les chiffres confortent les attentes d’une nouvelle baisse de taux directeurs de la BCE. “La récession se reflète de nouveau” dans les chiffres de la masse monétaire et des crédits, souligne Michael Schubert de la Commerzbank.

Le principal taux directeur est désormais à 2%, son plancher historique. Face au ralentissement de l’inflation et à une brutale dégradation de l’économie, la BCE l’a réduit de 2,25 points de pourcentage depuis octobre.

“Même si une baisse des taux d’intérêt semble très improbable la semaine prochaine, les données d’aujourd’hui devrait convaincre la BCE que les risques pour la stabilité des prix ont à présent nettement diminué, et encourager de nouveaux allègements de taux à l’avenir”, estime Mme McKeown.

La BCE réunit son conseil des gouverneurs jeudi prochain. Son président Jean-Claude Trichet a laissé entendre que les gardiens de l’euro souhaitaient faire une pause après quatre baisses de taux consécutives, et indiqué que le prochain rendez-vous important aurait lieu début mars.