Le brut repart à la baisse, tiraillé entre les efforts de l’Opep et la crise

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étrolière au large de l’Angola, en décembre 2007 (Photo : Marcel Mochet)

[29/01/2009 12:31:33] LONDRES (AFP) Les cours du pétrole repartaient à la baisse jeudi en début d’échanges européens, sur un marché nerveux, tiraillé entre les déclarations de l’Opep, qui affiche sa détermination de réduire son offre, et l’environnement économique très défavorable à la demande.

Vers 11h00 GMT (12h00 à Paris), le Brent de la mer du Nord pour livraison en mars perdait 54 cents à 46,36 dollars le baril par rapport au cours de clôture de mercredi sur l’InterContinental Exchange de Londres.

A la même heure, le baril de “light sweet crude” pour la même échéance cédait 1,07 dollar à 41,09 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

Au lendemain d’une petite hausse (58 cents à New York, 1,17 dollar à Londres), les cours du pétrole repartaient à la baisse, alors que les craintes sur la demande repartaient de plus belle.

D’abord, le niveau des stocks américains continue à refléter une demande anémique. Les réserves de brut ont une fois de plus augmenté massivement la semaine dernière, gagnant 6,2 millions, deux fois plus que ne s’y attendaient les analystes.

Un point nuit particulièrement aux cours du pétrole échangé à New York: les stocks de Cushing (Oklahoma, sud), principal terminal pétrolier américain, qui étaient déjà proches de la saturation, ont enregistré un nouveau record, à 33,5 millions de barils. Or, ce dépôt sert de référence aux contrats de New York.

De ce fait, les prix de New York pour livraison en mars devraient être exposés à une pression à la baisse croissante, au fur et à mesure que l’échéance suivante (le contrat avril) se rapproche, avertissait Olivier Jakob, du cabinet suisse Petromatrix.

Ensuite, l’économie mondiale se détériore à grande vitesse, ce qui présente le risque d’une contraction de la demande en 2009 plus sévère que ne l’anticipent les grands organismes énergétiques (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep, l’Agence internationale de l’énergie, et le Département américain de l’énergie).

Alimentant cette inquiétude, le moral des entreprises et des consommateurs de la zone euro a atteint en janvier un nouveau plus bas historique, confirmant l’ampleur de la récession économique sur le continent.

En écho aux difficultés des producteurs, le directeur général du groupe pétrolier britannique Royal Dutch Shell, Jeroen van der Veer, a souligné jeudi que les conditions dans lesquelles opérent les compagnies pétrolières sont aussi dures que pendant la forte chute des prix du pétrole à la fin des années 1990 et au début des années 2000, selon des propos cités par l’agence DowJones.

Ces influences baissières ont fait basculer les prix dans le rouge vers 09h30 GMT, alors qu’ils étaient en légère hausse en début d’échanges.

De fait, le marché reste tiraillé entre des forces contradictoires: aux pressions baissières exercées par l’économie mondiale s’opposent les efforts de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) pour soutenir les prix.

Selon son secrétaire général, Abdallah el-Badri, l’OPEP n’hésitera ainsi pas à baisser sa production en 2009 si la demande continue de décliner.

M. el-Badri s’est dit par ailleurs confiant que les réductions annoncées seront appliquées par les pays membres. “Selon les informations dont je dispose, je pense ce sera (appliqué à) 100%”, a-t-il dit.

L’Organisation est en train d’appliquer des réduction de production décidées en 2008 — 4,2 millions de barils par jour depuis le mois de septembre.