Ford creuse ses pertes en 2008, répète pouvoir tenir sans fonds publics

photo_1233233263354-1-1.jpg
Logo de Ford (Photo : Stan Honda)

[29/01/2009 14:39:00] NEW YORK (AFP) Le constructeur automobile américain Ford a fait état jeudi d’une perte plus lourde qu’attendu par le marché en 2008, à l’issue d’une année noire pour cette industrie, et a réaffirmé ne pas avoir besoin de fonds fédéraux pour poursuivre ses activités.

Le numéro deux américain a publié une perte nette de 14,6 milliards de dollars pour 2008, contre 2,7 milliards un an plus tôt. Par action, cette perte représente 6,41 dollars, alors que le marché ne la voyait pas dépasser 3,04 dollars.

Sur le seul 4e trimestre, la perte nette s’établit à 5,9 milliards de dollars, contre 2,8 milliards lors de la même période de 2007, selon un communiqué diffusé par l’entreprise.

Par action, la perte des trois derniers mois de l’année représente 2,46 dollars. Mais en excluant les éléments exceptionnels, le résultat courant est négatif de 1,37 dollar par action, ce qui se rapproche de la perte de 1,30 dollar par action attendue par la communauté financière.

Le chiffre d’affaires a chuté de 20%, à 139,3 milliards de dollars, sur l’année et de 36%, à 29,2 milliards, sur le trimestre.

Ford explique que ces reculs, outre la baisse des ventes automobiles au niveau mondial en raison de la crise économique, reflètent également les réductions de volumes produits décidées par le groupe ces derniers mois, ainsi que la vente de ses marques Jaguar et Land Rover.

Séparément, sa filiale de services financiers Ford Motor Credit a annoncé la suppression cette année aux Etats-Unis de 1.200 emplois afin “d’adapter ses activités aux nouvelles conditions de marché”.

En dépit de ces mauvais chiffres, la direction de Ford a réaffirmé avoir “des liquidités suffisantes pour financer son plan d’activité et ses investissements”. Il disposait de 24 milliards de liquidités à fin 2008.

“Au vu de (ses) estimations actuelles”, le groupe a assuré “ne pas avoir besoin de crédit relais de l’Etat américain, sauf en cas d’aggravation sérieuse du ralentissement économique ou d’un événement significatif dans (son) industrie”, a-t-il ajouté.

Ford a indiqué avoir bâti ses prévisions sur la base d’un marché automobile américain de 11,5 millions à 12,5 millions d’immatriculations cette année, en baisse allant jusqu’à 15% par rapport à une année 2008 déjà très mauvaise.

Ses concurrents General Motors et Chrysler, très affaiblis par la chute de 18% du marché américain en 2008, ont pour leur part demandé et obtenu des fonds publics représentant 13,4 milliards de dollars au total.

Ford avait initialement réclamé 9 milliards de dollars au Congrès fin 2008 mais sous forme d’un filet de sécurité auquel il ne comptait faire appel qu’en cas de dégradation supplémentaire de la conjoncture.

Le groupe a indiqué toutefois qu’il allait tirer l’intégralité des lignes de crédit ouvertes par ses banques “en raison d’inquiétudes sur l’instabilité des marchés financiers”. 10,1 milliards de dollars viendront ainsi s’ajouter à la trésorerie du constructeur de Dearborn au premier trimestre.

Ford a réaffirmé “être sur les rails” pour que ses activités automobiles redeviennent rentables à l’horizon 2011, y compris en Amérique du nord, hors évènements imprévus.

Le constructeur a souligné les “progrès” réalisés ces derniers mois dans la réduction de ses capacités nord-américaines pour s’adapter à un marché en berne. Il fait aussi évoluer sa gamme vers des véhicules plus économes en carburant, comme exigé par les parlementaires américains.