Chypre : le coût de la réunification estimé à 9 milliards d’euros

photo_1233240747917-1-1.jpg
ésident de Chypre Demetris Christofias (g) et le leader chypriote-turc Mehmet Ali Talat, le 21 mars 2008 près de Nicosie (Photo : Stavros Ioannides)

[29/01/2009 14:54:43] NICOSIE (AFP) Le coût de la réunification de l’île de Chypre atteindrait neuf milliards d’euros, dont un milliard provenant de donateurs internationaux, selon une étude rendue publique jeudi à Nicosie.

Selon cette étude, réalisée par trois économistes chypriotes pour le compte de l’Institut de recherche pour la paix basé à Oslo, la plus grande partie des investissements publics et privés (7,2 milliards d’euros) iraient à la construction de logements, les rénovation et les projets d’infrastructure. Il faudrait en effet unifier les routes, les réseaux d’électricité et de communications séparés actuellement par la Ligne verte.

La majeure partie de ce financement viendrait de Grèce, de Turquie, des banques chypriotes et de la Banque européenne d’investissements, mais le reste dépendrait de la “bonne volonté de la communauté internationale”, estime l’étude intitulée “Reconstruire Chypre réunifiée”.

Chypre pourrait en outre recevoir 600 millions d’euros sous forme de prêts non-remboursables de l’Union européenne, si l’île se transformait en deux régions.

“Chypre a de nombreuses sources de financement. Elle est dans la zone euro et a une économie stable. Même dans l’environnement mondial actuel, il existe de nombreuses sources de financement pour une solution”, a expliqué Fiona Mullen, co-auteur de l’étude.

Les auteurs donnent aussi une estimation générale des compensations à payer pour les propriétés spoliées, même si la somme dépendra beaucoup d’un accord final.

Cette question complexe est actuellement discutée par le président chypriote-grec Demetris Christofias et le dirigeant chypriote-turc Mehmet Ali Talat dans le cadre des négociations de réunification relancées en septembre 2008.

Selon l’étude, la réunification de l’île méditerranéenne entraînerait “une hausse du Produit national brut (PNB) de 3% lors des cinq premières années, créant plus de 33.000 emplois”.

Dans une étude de 2008, les mêmes auteurs estimaient à 1,8 milliard d’euros par an le niveau des relations commerciales avec la Turquie en cas de paix. Et la réunification apporterait 5.500 euros à chaque famille chypriote.

Chypre est divisée depuis l’invasion du tiers nord de l’île par l’armée turque en 1974, en réponse à un coup d’Etat de Chypriotes-grecs, fomenté par la junte militaire au pouvoir alors à Athènes, souhaitant le rattachement à la Grèce.

La République turque de Chypre-nord (RTCN), proclamée en 1983, n’est reconnue que par Ankara. L’île est entrée divisée dans l’Union européenne, le 1er mai 2004.