ère allemande Angela Merkel lors d’une conférence de presse, le 29 janvier 2009 à Berlin (Photo : Axel Schmidt) |
[29/01/2009 16:02:47] BERLIN (AFP) La Chine n’est pas responsable des fluctuations de sa devise, dont le cours est “raisonnable et équilibré”, a affirmé jeudi à Berlin le Premier ministre chinois Wen Jiabao, rejetant ainsi les accusations selon lesquelles Pékin manipule le niveau de sa monnaie.
“Si l’on considère la situation économique actuelle, nous sommes d’avis que le taux de change du yuan est maintenu à un niveau raisonnable et équilibré”, a déclaré M. Wen, lors d’une conférence de presse avec la chancelière Angela Merkel.
Alors que la nouvelle administration américaine avait accusé Pékin en fin de semaine dernière de manipuler le taux de change du yuan pour soutenir ses exportations, le Premier ministre a souligné que les grandes monnaies internationales étaient certes soumises à des variations qu’il a comparées à des “montagnes russes”. Mais il a ajouté que ce phénomène n’était “pas la faute de la Chine”.
Il a par ailleurs souligné que son pays souhaitait maintenir le niveau de son commerce extérieur à son niveau actuel, malgré la crise.
En 2008 les échanges bilatéraux sino-allemands se sont élevés à 115 milliards de dollars et “en 2009, une année très difficile, nous sommes déterminés à maintenir notre commerce bilatéral dans cet ordre de grandeur”, a dit M. Wen. Il a précisé cependant que la Chine n’avait “pas pour objectif de dégager un excédent commercial”.
M. Wen a eu jeudi un petit-déjeuner de travail avec Mme Merkel. Il devait déjeuner avec elle avant de participer à un “forum économique” en présence de responsables économiques allemands.
De son côté Mme Merkel a indiqué que Pékin et Berlin étaient “tous deux d’avis que le protectionnisme ne peut en aucun cas être la réponse” (à la crise). “Nous avons besoin d’un commerce ouvert”, a-t-elle dit.
En marge de cette conférence de presse, M. Wen et Merkel ont présidé à la signature d’une série d’accords bilatéraux, notamment un accord intergouvernemental sur la protection du climat.
Ce séjour à Berlin constituait la deuxième étape d’une tournée européenne que M. Wen avait entamée mercredi en Suisse, et qui doit le mener vendredi à Bruxelles, puis en Espagne et enfin au Royaume-Uni à partir de samedi.
Devant le Forum économique mondial de Davos (Suisse), le Premier ministre avait appelé à un “nouvel ordre économique mondial”, pour faire face à une crise dont il a admis qu’elle avait un “gros impact” sur son pays
La gravité de la crise mondiale a manifestement amené Pékin à reléguer au second plan ses griefs contre les Européens, après les tensions provoquées l’an dernier par la répression des manifestations au Tibet.
Pékin avait notamment annulé un sommet UE-Chine à Lyon (France), pour marquer sa colère avant un entretien prévu entre le président français Nicolas Sarkozy et le dalaï lama. Cette tournée européenne ne comprend d’ailleurs pas la France.
Mme Merkel a précisé qu’elle avait abordé le Tibet dans ses entretiens avec M. Wen. “J’ai souligné que nous avons un vif intérêt à la reprise des pourparlers (entre Pékin) et les représentants du dalaï lama”, a-t-elle affirmé. Son hôte n’a pas dit mot sur cette question.
“J’ai aussi dit clairement que cela ne pouvait se faire que sur la base de la politique d’+une seule Chine+”, a ajouté Mme Merkel. “Nous avons parlé du fait que cette année, c’est le 20e anniversaire de la chute du Mur (de Berlin), et que nous sommes reconnaissants à la Chine d’avoir soutenu depuis le début l’unité allemande”.
Pendant la conférence de presse, une cinquantaine de personnes ont manifesté devant la chancellerie en brandissant des banderoles proclamant “Liberté pour le Tibet” et “le Tibet aux Tibétains”.