âtiment historique de la Bourse de Paris (Photo : Stéphane de Sakutin) |
[29/01/2009 17:48:07] PARIS (AFP) La Bourse de Paris est nettement repartie à la baisse jeudi, le CAC 40 cédant 2,15%, sur des prises de profit motivées par des indicateurs économiques calamiteux.
L’indice vedette a perdu 66,26 points à 3.009,75 points dans un volume d’échanges de 2,983 milliards d’euros. Mercredi, il avait terminé en très forte hausse, bondissant de 4,11%, sa plus forte progression depuis le début de l’année.
Londres a lâché 2,45%, Francfort 2,01% et l’Eurostoxx 50 2,30%.
Les investisseurs ont choisi de vendre massivement des titres après l’envolée du début de semaine qui a vu le CAC 40 prendre 7,96% entre lundi et mercredi.
“Les titres risqués sont vendus aujourd’hui après avoir été chéris depuis le début de la semaine”, résume Xavier de Villepion, vendeur d’actions chez Global Equities.
“On a des marchés fragiles avec des volumes faibles qui se concentrent sur le court terme et manquent de vision”, précise-t-il.
Après une ouverture en légère baisse, la place parisienne a creusé ses pertes au fil de la journée, ployant sous l’effet d’une avalanche de mauvais indicateurs aux Etats-Unis et Europe.
En Allemagne, le taux de chômage brut a grimpé en décembre, plus fortement que redouté tandis qu’en zone euro le moral des entreprises et des consommateurs a continué à chuter en janvier à un nouveau plus bas de son histoire.
Aux Etats-Unis, le nombre de nouveaux chômeurs est resté au plus haut depuis plus de 26 ans aux Etats-Unis dans la semaine close le 24 janvier, les commandes de biens durables ont baissé en décembre pour le cinquième mois de recul consécutif et les ventes de logements neufs ont chuté en décembre à un plus bas historique.
Par ailleurs, les investisseurs ont manifesté de la défiance avant la publication vendredi “des chiffres de croissance des Etats-Unis au quatrième trimestre, pour lesquels le marché attend un recul de 4,5% à 5,5%”, selon M. de Villepion.
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Pour ce qui est des entreprises, le vendeur d’actions souligne que “le seul avantage c’est qu’à la fin du mois de janvier, deux tiers des sociétés américaines auront publié”.
Selon lui, “beaucoup d’inconnues ont été levées. Si on fait une compilation, malgré le contexte dégradé, 60% des publications sont ressorties meilleures que prévu”.
Côté valeurs, “les valeurs à risque, cycliques et financières ont été vendus”, prévient M. de Villepion, qui note que “les défensives ont résisté”.
BNP Paribas a perdu 2,14% à 29,50 euros, Crédit Agricole 1,35% à 9,92 euros, Dexia 2,04% à 2,64 euros et Société Générale 3,33% à 33,24 euros.
Parmi les valeurs très sensibles au cycle économique, ArcelorMittal a lâché 7,23% à 18,73 euros, Eramet 5,41% à 133,44 euros, Lafarge 4,93% à 36,72 euros et Saint Gobain 7,54% à 27,04.
Peugeot a perdu 2,61% à 13,07 euros et Renault 8,59% à 14,84 euros.
Le constructeur automobile américain Ford a fait état jeudi d’une perte plus lourde qu’attendu par le marché en 2008 et a réaffirmé ne pas avoir besoin de fonds fédéraux pour poursuivre ses activités.
Du côté des valeurs réputés pour mieux résister en période crise, Air Liquide a pris 0,08% à 58,35 euros alors que Pages Jaunes a perdu 0,98% à 7,06 euros, Sanofi Aventis 0,66% à 43,61 euros et Vivendi 0,78% à 20,39 euros.
Thomson a plongé de 15,71% à 1,10 euro. Le groupe, dont la dette a atteint un niveau record fin 2008, a annoncé qu’il allait céder des activités représentant environ un milliard d’euros.
Suez Environnement a grimpé en revanche de 3,49% à 12,16 euros, ses résultats pour 2008 étant salués par les investisseurs.