Au bout de neuf mois de tractations, le gouvernement tunisien
et le groupe EADS sont parvenus à un accord sur l’implantation en Tunisie d’une
usine de sous-ensembles aéronautiques.
Le
29 avril 2008, le président Sarkozy annonçait, lors de sa visite officielle
en Tunisie, «l’installation en Tunisie d’une usine aéronautique devant
employer 2.000 personnes». Neuf mois plus tard, presque jour pour jour, le
projet a franchi un pas décisif sur la voie menant à sa concrétisation. En
effet, le protocole d’accord portant création d’un parc technologique autour
d’Aerolia, filiale d’EADS, et partenaire d’Airbus, spécialisée dans la
fabrication d’aérostructures, a été signé mercredi 28 janvier à Tunis, par
MM. Mohamed Nouri Jouini, ministre du Développement et de la Coopération
internationale, et Christian Cornille, président d’Aerolia. «Nous venons de
franchir une étape capitale du projet», a déclaré le patron d’Aerolia lors
d’une conférence de presse, peu après la cérémonie.
Edifié sur un terrain d’une superficie de 20 hectares –avec une réserve
de 10 ha supplémentaires pour une éventuelle extension-, le parc accueillera
l’usine tunisienne d’Aerolia -dont la construction sur 10.000 m2
nécessitera un investissement de 30 millions d’euros sur cinq ans- et ses
sous-traitants. L’usine tunisienne d’Aerolia fabriquera «des sous ensembles
aéronautiques utilisant des technologies de rivetages manuels et/ou
semi-automatique», a précisé M. Cornille.
Le parc aéronautique d’El Mghira accueillera également les
sous-traitants d’Airbus qui vont d’ailleurs occuper la moitié de la
superficie et créer 750 des 1500 emplois annoncés.
Expliquant les raisons qui ont amené le constructeur aéronautique à
signer l’accord officialisant son engagement en Tunisie, le patron d’Airbus
a indiqué que «nous avons reçu toutes les garanties que nous avions
demandées». Celles-ci concernent trois points essentiels pour le lancement
et le bon fonctionnement de la filiale tunisienne de cette entreprise : un
terrain proche d’une zone portuaire, pour «des considérations logistiques»
-de fait, la zone industrielle de Mghira n’est pas éloignée du port de Radès-,
situé dans un bassin d’emplois «à fort potentiel de croissance et disposant
de centres de formation adaptables aux nouveaux métiers» –et Tunis est le
plus important de ce point de vue-, équipé de réseaux télécoms haut débit et
en zone off-shore.
L’usine d’Aerolia entrera en production dans un an et livrera ses
premiers sous-ensembles à la fin du premier trimestre 2010. Mais pour ce
faire, il va falloir mener parallèlement la mise en place de l’unité
industrielle et la formation du personnel.
Le gouvernement tunisien fera certainement tout pour que ce rendez-vous
ne soit pas raté. Et d’ailleurs, ce n’est nullement le fait du hasard si le
même jour de la signature de l’accord avec Airbus le conseil des ministres a
annoncé, à la suite d’une réunion présidée par le chef de l’Etat, une série
de mesures visiblement destinées, pour la plupart -stratégie pour la
modernisation de l’infrastructure portuaire et renforcement de la flotte de
la CTN, incitations à l’investissement privé dans le secteur, création d’une
haute commission nationale de la logistique, organisation d’une conférence
internationale sur la logistique en Méditerranée, et augmentation de la
capacité de formation de pilotes et de techniciens d’avion- à créer
l’environnement le plus favorable pour la réussite de l’implantation d’Aerolia
en Tunisie.