ège de la banque Fortis à Bruxelles, le 6 octobre 2008 (Photo : John Thys) |
[30/01/2009 06:26:00] BRUXELLES (AFP) Le gouvernement belge a annoncé vendredi matin un nouvel accord sur la vente à BNP Paribas d’actifs belges de la holding financière Fortis, dans lequel le groupe français renonce à racheter l’essentiel des activités d’assurance.
Selon le nouvel accord, entériné lors d’une réunion ministérielle qui a duré toute la nuit, BNP se contentera de prendre une participation minoritaire de 10% dans les activités d’assurance, pour un montant de 550 millions d’euros, précise un communiqué du gouvernement belge.
Les accords initiaux de démantèlement de Fortis, orchestrés par l’Etat belge en octobre, prévoyaient que BNP prenne le contrôle à 100% des assurances belges de Fortis.
Mais ce démantèlement est contesté par les actionnaires, qui ont obtenu de la justice belge le droit de se prononcer lors d’une assemblée générale prévue le 11 février. C’est pour éviter un vote négatif que l’accord avec BNP a été renégocié. Le groupe français conserve en revanche en l’état son projet de prise de contrôle à 75% de la filiale bancaire belge Fortis Banque, qui l’an dernier avait été nationalisée provisoirement à 100% par l’Etat belge. Ce dernier doit être payé en actions BNP, à hauteur d’environ 11,7% du capital.
énéral de BNP Paribas, Baudoin Prot, le 5 novembre 2008 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
Le nouvel accord réduit aussi la part que conservera la holding Fortis, seule entité cotée en Bourse, dans un portefeuille réunissant les actifs les plus risqués, et que BNP avait refusé de reprendre intégralement.
Autre concession aux petits actionnaires de Fortis: l’Etat belge leur accorde, après une période de blocage de deux ans, un droit sur les plus-values éventuelles enregistrées par les actions BNP Paribas apportées en paiement de Fortis Banque. Au final, l’Etat belge ramène son intervention maximale dans Fortis à 11,4 milliards d’euros, contre 14,9 milliards initialement.
Le nouvel accord a été approuvé par le conseil d’administration de la holding Fortis, sous réserve de l’accord des actionnaires.
La holding Fortis, de droit belgo-néerlandais, avait été frappée de plein fouet l’an dernier par la crise financière et avait dû appeler à son secours les Etats du Benelux qui en échange avaient décidé la vente par appartements de ses meilleurs actifs. Les Pays-Bas avaient nationalisé l’essentiel des activités néerlandaises de bancassurance, tandis que BNP devait prendre le contrôle des actifs belges. Mais les transactions avec BNP ont été gelées par la justice le temps que les actionnaires belges se prononcent.