La banque Dexia supprime 900 emplois et réduit la voilure à l’étranger

[30/01/2009 11:27:23] BRUXELLES (AFP)

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

Le groupe bancaire franco-belge Dexia, secouru fin septembre par les gouvernements français, belge et luxembourgeois en pleine tempête financière, a annoncé vendredi la suppression de 900 emplois en 2009 et la fermeture ou la réduction d’activités à l’international.

“Dexia soumet aujourd’hui aux organes sociaux un plan d’adaptation de l’emploi au nouveau périmètre d’activité, de l’ordre de 900 réductions de postes en 2009”, soit 2,5% des effectifs, afin de réaliser 200 millions d’euros d’économies dès cette année, a indiqué le groupe dans un communiqué.

La banque a annoncé en parallèle une perte nette estimée à 3 milliards d’euros en 2008.

Le plan de réduction d’effectifs “interviendra en utilisant des instruments adaptés à la diversité des situations prévalant dans les entités du groupe soumises au plan”, se contente-t-elle d’ajouter sans plus de détails.

Dexia a par ailleurs proposé la suppression, à titre exceptionnel, des dividendes, des bonus des dirigeants pour 2008, ainsi qu’une baisse de la rémunération versée aux administrateurs en 2009.

Le groupe a décidé également d’une vaste restructuration à l’international, avec un arrêt de ses activités en Australie, en Europe de l’Est (à l’exclusion de Dexia Banka Slovensko), au Mexique, en Inde et en Scandinavie, qui seront “vendues ou adossées à des partenaires”.

Au Japon, en Allemagne et en Suisse, des implantations seront maintenues “mais sans développement commercial”, précise la banque, qui annonce aussi une “réduction significative” de ses activités au Royaume-Uni et en Amérique du Nord.

“Les étapes annoncées ce jour sont difficiles mais nécessaires pour adapter notre groupe aux conditions exigeantes d’un redressement durable. La mise en oeuvre de ce plan de transformation met à contribution actionnaires, dirigeants et salariés, pour que tous aident à rendre à Dexia une assise solide”, a commenté le président du conseil d’administration de la banque, l’ancien Premier ministre belge Jean-Luc Dehaene, cité dans un communiqué.

Le groupe bancaire franco-belge ne précise pas comment se répartiront les suppressions d’emplois.

Le quotidien belge De Standaard avait fait état jeudi d’une possible suppression de 700 à 800 postes –sur un total de 36.500 pour le groupe–, dont la moitié se feraient en Belgique.

Une source syndicale avait cependant indiqué mercredi à l’AFP ne pas s’attendre à “un plan social détaillé”, laissant entendre par ailleurs que les non remplacements de postes pourraient être privilégiés par rapport aux licenciements secs.

Dexia avait annoncé en novembre un programme de réduction de coûts de 15% au cours des trois prochaines années, laissant planer la menace de suppressions d’emploi.

Le plan de réduction des effectifs sera soumis vendredi au comité d’entreprise européen et aux comités d’entreprise nationaux du groupe.

A la veille de cette annonce largement attendue, plus de 200 personnes avaient manifesté jeudi à Paris au pied de la Tour Dexia, dans le quartier de bureaux de la Défense, pour défendre l’emploi.